Anonyme(s), Prisonniers Intellectuels [?], Lettre, non daté

Type de document
Lettre
Cote
H-09-ac
Description

Lettre à André Gide, sans date, écrite au crayon, à la hâte, envoyée de la prison de Fresnes de « trois prisonniers intellectuels », 2 feuillets ms. R/V.

Détails

Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Les prisonniers félicitent Gide d’avoir pris la défense « des Nègres. Avec élégance et efficacement ». Que ne dénonce-t-il pas la situation des « Blancs internés par un nouveau régime de lettres de cachet, déguisé en justice du peuple ». Les signataires s’inscrivent en faux contre ce qu’ils considèrent comme l’action vengeresse du nouveau régime qui leur en veut d’avoir émis des opinions qui ne sont plus en odeur de sainteté. Ils racontent le cas de René Gérin qui a vu ses « articles de critique littéraire dans L’Œuvre [lui valoir] huit ans de prison. Le malheureux, ajoutent-ils, à la sortie de l’audience titubait sous ce coup imprévu ». Ils estiment que l’on « arrête sur simple dénonciation anonyme. C’est la revanche des femmes aigries, des concierges pas assez "étrennées", des maris plaqués, des employés qui s’estiment lésés par un supérieur, etc., etc. ». Se référant à des articles du Code de procédure pénale, ils condamnent leur emprisonnement ; celui-ci porterait atteinte à la liberté de parole garantie par la Constitution. Or celle-ci, concluent-ils « n’est pas rayée ».

Crédits

Fondation Catherine Gide