Coppet, Marcel de, Lettre, 1928

Type de document
Lettre
Cote
IV(4)-02-a-3
Description

Lettre à André Gide, du 11 novembre 1928, envoyée de Fort-Lamy, Tchad, 3 feuillets ms. dont 2 R/V

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

La lettre est accompagnée de son enveloppe d’envoi, affranchie d’un timbre frappé des postes du Nigeria. L’adresse de l’expéditeur est celle de son appartement du boulevard Pereire à Paris]. Marcel de Coppet prend son parti de la renonciation de Gide à se rendre à Bornéo. La perspective de « prendre un congé à Paris », sans pouvoir y rencontrer l’écrivain, le « peinait beaucoup ». Aussi n’en est-il que plus aise pour le remercier des deux exemplaires du Retour, « tous deux amicalement dédicacés ». Avec la « grande édition illustrée qu’[il] est très impatient de voir », il disposera de cinq exemplaires du même ouvrage, en éditions différentes. Il raconte ensuite avoir reçu un certain Picot, jeune homme « muni d’une lettre du pasteur Allégret » qui lui a laissé une forte impression. Il a revu, ajoute-t-il, une « traduction de Bennett, après l’avoir laissé reposer ». Cependant, il se dit « saturé de cet excellent Arnold ». De retour à Paris, il s’y remettra. Mais, de toute façon, il ne saurait y avoir d’édition, si Gide ne relit pas ce texte, assurance « gentiment » donnée à Fort-Archambault. Il se félicite que Gide ait quitté Auteuil « et la morne Villa ». Car, avoue-t-il, « Auteuil est vraiment trop loin, trop lugubre aussi dans la nuit ». Il vient de lire La Gonfle de Roger [Martin du Gard]. Il y retrouve un auteur « qu’on chercherait en vain dans Les Thibault dont les deux derniers volume [l’ont] désappointé ». N’a-t-il pas proposé à Martin du Gard d’achever sa fresque « par un volume comique où il aurait tué tous ses personnages » [?] Ce dernier « a crié au sacrilège » et « il a sans doute raison ». Au Tchad, confesse-t-il, il « continue le bon combat et à tenir tête dans une solitude morale qui galvanise [son] courage ». Du reste, les livres africains de Gide « sont terriblement gênants pour les bandits ». En attendant, « Fort-Lamy est devenue une ville animée, joyeuse, bien nourrie ». Il est bien malheureux d’interrompre sa conversation. Il allait oublier « "l’apéritif d’honneur" que le "cercle mixte" doit lui offrir ce soir ». Il adresse ses « mille amitiés à Marc » et promet d’être en Métropole « au printemps ».

Crédits

Fondation Catherine Gide