Lettre à André Gide, du 17 juillet [19]42, envoyée du « Chatêau de Chitré par Vouneuil S/ Vienne, Vienne », 1 carte postale 1 feuillet ms., avec timbre à l’effigie du Chef de l’État français.
Détails
Gide lui manque beaucoup, écrit Mme de Lestrange. Elle a appris, « par Gallimard » qu’il est désormais en Tunisie, et pour elle « c’est encore plus loin », elle avait adressé sa carte à l’Hôtel Adriatic à Nice. Aussi se console-t-elle de cet éloignement, en lisant son Journal, qu’une amie lui a prêté. Elle regrette infiniment de ne pas l’avoir acheté, quand on pouvait encore se le procurer. De ces « soirées merveilleuses » de lecture, elle a tiré des éclaircissements sur des « côtés » de Gide qui lui semblaient « obscurs ». Elle a lu aussi le « dernier livre de Tonio », sur cette guerre. En zone libre, croit-elle, ce livre n’est pas rareté comme il est en zone occupée. Dans sa région, la vie n’est pas drôle. Mais à force de ne pas manger à leur faim, les gens se « spiritualisent ». Elle vit avec son fils Michel, qui fait déjà « très jeune homme » avec son 1m70. Gide, assure-t-elle, ne le reconnaitrait pas. Ah ! si elle pouvait seulement lui écrire « à bientôt » ! Mais c’est la guerre...
Fondation Catherine Gide
