Ohana, Maurice, Lettre, 1947

Type de document
Lettre
Cote
VI(6)-01-a-47
Description

Lettre à André Gide, du 18 novembre [19]47, envoyée de Paris, 54, rue de Rennes, vie, 2 feuillets ms. R/V.

Détails

Auteur(s)
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Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Le compositeur et musicien Ohana a un peu hésité « à joindre [sa] petite vague [...] à la marée de félicitations qui doit assaillir [Gide] de toutes parts ». « Ajouter [à sa] gloire le beau prix » que voici a fini par même rallier au ravissement universel, des « acides critiques » qui, tel Julien Benda, n’y ont trouvé que justice. Ohana avoue qu’il préfère en Gide « le musicien ». Car, « entre autres choses », n’a-t-il pas sauvé Chopin, « sans défense aux mains des virtuoses » [?] De Chopin, souligne Ohana, « est née la musique contemporaine et l’on n’a guère fini d’exploiter ses trouvailles ». Du coup, le signataire s’autorise à parler de ses œuvres qui rencontrent un accueil ingrat auprès des confrères. C’est que, s’indigne-t-il, « la majorité des musiciens contemporains écrit pour piano au mépris des trésors de sensualité auditive et presque tactile que ce roi des instruments ne livre qu’aux patients improvisateurs ». Ainsi, « Chopin et Schumann [ont-ils] connu de beaux instruments généreux, où la trouvaille des doigts précède souvent la pensée ». Ohana livre d’autres réflexions sur le piano et sa « pressante invitation à l’inconnu ». Il espère en parler plus longuement un jour et l’informe qu’il vient d’achever « une transcription pour 2 pianos de la Fantaisie en fa mineur de Mozart, pour orgue mécanique ». Et avant de se séparer de Gide, il lui demande, presque ardemment, s’il connaît « ce chef d’œuvre, [et] le mot n’est pas trop fort » ?

Crédits

Fondation Catherine Gide