Phillipart, Georges, Lettre, 1951

Type de document
Lettre
Cote
IV4-03-07-f
Description

Lettre à André Gide, du 13 février 1951, envoyée de Spa, rue Royale, Belgique, 4 feuillets ms. dont 3 R/V, avec enveloppe d’envoi affranchie, pli acheminé par voie expresse.

Détails

Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Ce jeune homme de dix-sept ans apprend par la radio que la « santé [de Gide] est en mauvais état ». Aussi lui souhaite-il prompt rétablissement. Il fréquente, raconte-t-il, « l’Athénée Royal mixte », et son « professeur de français a tenté, sans résultat, de l’écarter [de lui] ». Ayant échoué dans cette tentative, il a décidé de l’« aider à comprendre les buts [de l’écrivain] ». Ces préliminaires dits, il veut « en arriver aux faits ». Quels sont-ils [?] Un éloge brûlant des Faux-monnayeurs qui sont sa « Bible ». À treize ans il a été, tour à tour, « Georges Molinier, Bernard et Olivier », mais à cette époque, il était « sot ». Il se passionnait pour la philosophie et il avait été déçu de ne point l’y trouver. Il a changé depuis ! Il tient même un journal dans lequel il note ses rapports avec ces personnages... Phillipart continue sur sa lancée, évoque Les Caves du Vatican. Enfin il raconte très longuement ses démêlés avec la lecture, les hauts, les bas, les circonstances. Ses parents ne voulant pas qu’il émule son frère, trop friand de randonnées et autres vagabondages, l’ont contraint à fréquenter tôt, la nuit, son lit. D’où ses lectures. Mais il se plaint d’avoir perdu des années à dilapider son temps en lectures ou méditations inutiles. Il entend rattraper celui-ci. Et si l’œuvre romanesque de Gide l’enchante, celle de ses « Précis, Essais, etc., [lui] déplaît ». Ce Gide-là, avoue-t-il, lui « tombe des mains ». C’est « un Gide ardu, métaphysicien, inassimilable »... Ce qui ne l’empêche pas de lui demander de « l’aider à ne jamais rien affirmer comme un vilain borné, à se faire accepter par crainte, par respect humain ». Et après avoir encore bavardé de tout et de rien, le jeune homme espère n’avoir pas trop fatigué son aîné. Ah, il n’aimerait point devenir une « Épître dans le vide ». Et si Gide pouvait lui faire plaisir, eh bien qu’il se rétablisse d’abord, qu’il le console, qu’il l’appelle « Djadjiz » ; il est, lui, « [son] jeune ami ».

Crédits

Fondation Catherine Gide