Lettre à André Gide, envoyée de Paris le 13 février [19]27, 5 feuillets ms. R/V.
Détails
À la suite de la lettre-article de Gide parue dans La NRF de février 1927, Mathilde Pomier écrit à « [son] cher unique », pour lui rappeler que, jusqu’à l’âge de douze ans, elle a été élevée davantage dans la compagnie des bêtes que dans celle des gens. Elle témoigne de la curiosité des bêtes pour toute nouveauté dans l’espace de leur territoire. Elle cite l’exemple d’une chienne épagneul d’un ami, le Dr Darlencourt, que Gide connaîtrait. Un soir, ledit médecin « venait d’acheter trois cravates. Diane [la chienne] qui voit le paquet entre les mains, courut [à lui], le flaira » ; elle attendit, les yeux brillants, que le maître défît le paquet. Il passa les cravates autour de son cou. « La chienne se met debout, appuie les pattes contre [lui] et flaire les cravates. Il les retire, les met dans sa commode. Diane se lève derechef, appuie ses pattes au tiroir et regarde les cravates rangées avec les autres. Après quoi, elle vient dire bonsoir à son maître, ce qu’elle n’avait pas encore fait. "C’est ainsi chaque fois" me dit celui-ci ». D’autres exemples de vivacité canine sont apportés dans ce témoignage-éloge de la curiosité chez les animaux.
Fondation Catherine Gide