Towe, Otto, Lettre, 1929

Type de document
Lettre
Cote
G-08-av
Description

Lettre à « Madame », probablement Andrée Viénot [voir ce nom], du 26 mars 1939, envoyée d’Argelès-sur-Mer, Pyrénées Orientales, « camp de concentration, section Internationale, groupe allemand », 2 feuillets ms. dont 1 R/V.

Détails

Auteur(s)
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Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Otto Towe a 29 ans quand il adresse ces deux courriers, l’un à Gide, l’autre à la députée Andrée Viénot. On peut, en les lisant, reconstituer brièvement son existence, depuis qu’il a quitté Berlin, en 1933, après l'arrivée au pouvoir de Hitler, probablement pour avoir appartenu au parti communiste allemand. Grâce à l’aide de Gide, il a pu régulariser ses papiers, sans, toutefois, obtenir l’autorisation de travailler en France. En 1935, Andrée Viénot l’aide en lui fournissant des tickets d’alimentation qui lui permettent de se nourrir au Cercle François Villon, et, un peu plus tard, un petit subside qu’elle lui remet lui offre la possibilité de s’exiler au Portugal où il ne se plaît pas. La constitution du Front populaire à Madrid le séduit et il décide de faire de l’Espagne sa nouvelle patrie. Il s’engage, lorsque la guerre civile éclate, du côté des Républicains ; la victoire franquiste le fait de nouveau refluer vers la France où il est emprisonné à Argelès. C’est du camp qu’on y a installé qu’il envoie des messages de détresse à Gide et à Mme Viénot. Il souhaite se rendre au Mexique ; mais, faute de papiers, cette perspective semble bouchée. À la députée, il dit être prêt à tout faire, l’essentiel étant qu’on l’élargisse. Retrouver sa liberté est ce qu’il désire par-dessus tout. Une lettre d’Andrée Viénot à André Gide, en date du 3 avril 1939 [voir à ce nom], nous indique que la députée n’a pas les moyens de « faire sortir [Towe] du camp à titre individuel, d’autant plus qu’il n’a pas de famille en France ». Elle pense « qu’il devra attendre un règlement d’ensemble ».

Crédits

Fondation Catherine Gide