Catherine Gide

Catherine Gide, née le 18 avril 1923 à Annecy et décédée le 20 avril 2013 à Olten, est la fille d’André Gide et d’Élisabeth Van Rysselberghe. Elle a activement travaillé à faire vivre l’œuvre de son père, notamment à travers la création, en 2007, de la Fondation qui porte son nom. En 2009, elle a publié chez Gallimard un recueil de souvenirs, Entretiens 2002-2003.

 

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Catherine Gide et sa fille
Catherine Gide et sa fille, vers 1948. © Fondation Catherine Gide

 

Catherine Gide a été inhumée au Lavandou. Tout près d'elle reposent son grand-père, le peintre belge Théo Van Rysselberghe, sa grand-mère, l’écrivaine Maria Van Rysselberghe et, à quelques pas de là, le peintre Henri-Edmond Cross, le poète russe Sacha Tchorny, le sculpteur colombien Marco Tobon-Mejia... Le monde des morts, avec sa géographie apparemment fixe, ne cesse de s'adresser à notre esprit de croisement. Croisements entre les pays, les arts, mais aussi les temps. 

C'est sans doute à ce même carrefour que Catherine a créé en 2007 la Fondation Catherine Gide : le passé devait ouvrir l'avenir, à partir du présent topographique que représentait la somme de documents qu'elle avait encore entre les mains, 56 ans après la mort de son père. Consciente de la richesse de ce qui lui avait été légué, soucieuse de participer à la conservation et à la transmission de “ce qui risque de disparaitre et qui nous constitue collectivement1”, elle a travaillé longtemps à la meilleure façon de rendre accessible le patrimoine littéraire d'André Gide, en en cédant une grande partie à des institutions en capacité de les accueillir (la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, la Fondation des Treilles, la Bibliothèque de Rouen...), et en constituant parallèlement un capital nécessaire au soutien de projets universitaires et artistiques internationaux et variés. 

Elle défendait ce qu'on pourrait appeler la cause littéraire, elle-même englobée dans la cause culturelle, que Gide définissait comme “lutte contre la barbarie”. 

Ceux qui ont connu Catherine parlent de la fille, de la femme, de l'épouse et de la mère qu'elle était dans un livret d'hommage, s'accordant tous sur son incomparable amour de la vie. 

(Hommage à Catherine Gide)

 

1 Selon l'expression de  Brigitte Louichon (“Le patrimoine littéraire : un enjeu de formation”, Tréma, 43, 2015).

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Gide, Catherine et Jean Lambert en 1947
André Gide, Catherine et Jean Lambert en 1947 à Ascona. © Fondation Catherine Gide

Bibliographie autour de Catherine Gide

André Gide, La Symphonie pastorale, illustré de vingt-cinq aquarelles originales par Jean Pierre Rémon, avant-propos de Jean Cocteau, lettre de Catherine Gide, Paris, R. Léger, 1962, 164 p.

Élisabeth van Rysselberghe, Lettres à la Petite Dame : un petit à la campagne, juin 1924-décembre 1926, textes choisis et présentés par Catherine Gide, Paris, Gallimard, “Les Cahiers de la NRF”, 2000, 193 p.

Raphaël Dupouy, Joëlle Favière, Michel Flayeux [et al.], André Gide, homme solaire, avant-propos de Catherine Gide, Le Lavandou, Réseau Lalan, “Le Regard de la mémoire”, 2001, 155 p.

“Lettres à Marcel Drouin (1895-1925)”, éditées par Catherine Gide, dans La Nouvelle Revue française, nos 560-561, janvier et avril 2002.

André Gide, Le Ramier, avant-propos de Catherine Gide, préface de Jean-Claude Perrier, postface de David H. Walker, Paris, Gallimard, 2002, 69 p.

Catherine Gide, Raphaël dupouy, Jean-Paul Monery, Peter Schnyder, Théo Van Rysselberghe intime, catalogue d’exposition, Le Lavandou, Réseau Lalan, 2005, 103 p.

Maria Van Rysselberghe, L’Enfant Catherine, Paris, Gallimard, 2006, 49 p., édition h.c. Repris dans La Nouvelle Revue française, no 580, janvier 2007, p. 108-130.

Catherine Gide, Entretiens 2002-2003, Paris, Gallimard, “Les Cahiers de la NRF”, 2009, 154 p.

Martine Sagaert, “À la croisée des chemins Gide-Van Rysselberghe : Catherine, la petite varoise”, dans Balade dans le Var, Paris, Alexandrine, “Sur les pas des écrivains”, 2010, 304 p.

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Maria Van Rysselberghe en 1895
La grand-mère de Catherine, Maria Van Rysselberghe, en 1895. © Fondation Catherine Gide

Jean-Pierre Prévost, Catherine Gide, André Gide. Un album de famille, Paris, Gallimard et Fondation Catherine Gide, 2010, 185 p., accompagné du DVD du film de Jean-Pierre Prévost André Gide, un petit air de famille.

Pierre Masson, « Catherine Gide », dans P. M. et Jean-Michel Wittmann (dirs), Dictionnaire Gide, Paris, Classiques Garnier, “Dictionnaires et Synthèses”, 2012, p. 166.

Jean-Claude Perrier, “Où le narrateur retrouve André Gide, son premier gourou, sur un quai de gare en Suisse”, dans J.-C. P., Le Voyageur de papier, roman vrai, Paris, Éditions Héloïse d’Ormesson, 2012, p. 193-213.