Lettre à André Gide, non datée, mais l’enveloppe jointe porte le cachet indiquant 22 juin 1895, envoyée de Biskra, Algérie, « café de Mohamed ben Brahim » ; le timbre postal indique, lui, qu’elle a été affranchie à Constantine, 2 feuillets. ms. R/V.
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Détails
Dans cette lettre émouvante d’affection, Athman, l’Algérien, ne se formalise pas sur son style et sa grammaire ; les ignorant totalement, il exprime ses pensées au fil d’une plume que Gide, du reste, a retranscrit pour l’essentiel, en vis-à-vis, afin de la mieux comprendre. À son « habibi », à son « frère Gide » [répété deux fois], il fait part de l’émotion ressentie en apprenant la mort de Mme Gide, « [sa] mère ». D’elle, dit-il, il s’en souviendra « toute sa vie ». Mais il ne s’attarde pas dans cette tristesse et donne d’autres nouvelles. Nous apprenons qu’il va souvent chez Fernandez [institituteur] [?]. En tout cas, il a remporté un « prix d’honneur » ; il a été gratifié d’un livre, Aladdin et la lampe merveilleuse. Cependant, il avoue être « dans la misère d’été ». La chaleur « grille ». Il narre un accident au cours duquel un enfant a trouvé la mort, la « voiture [marchant] sur lui, en lui [écrasant] toute la ventre et le cœur ». Il presse Gide de « transmettre [son] bonjour » à « Monsieur Paul », à « Pierre Laurens » à « Eugène Rouart » dont il a vu un portrait quelque part, « un portrait qu’il était magniffiquement jolie ». Salutations, auxquelles sont jointes celles de son frère Sadeck.
Fondation Catherine Gide