Lettre à André Gide, du 11 août 1930, envoyée d’Aley, Liban, 3 feuillets ms. R/V.
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Détails
Dana villégiature à Aley, dans les montagnes qui dominent Beyrouth, d’où l’on voit, la nuit, la rade lumineuse. Il y a suivi ses parents, histoire de se rafraîchir, la chaleur dans la plaine étant accablante. Il étudie l’anglais et l’arabe au Collège Universel. Si Gide veut lui répondre, il lui impose de faire écrire l’adresse par une tierce personne et, surtout, de ne pas envoyer la Lettre de Cuverville. On aurait tôt fait de reconnaître l’expéditeur et de saisir cet envoi. Dana fait part de ses activités, de ses lectures. Il supplie Gide de le lire « de la même gravité avec laquelle [il] lui écrit ». En fait, confie-t-il, il s’ennuie « horriblement à Aley ». Il hait sa famille et il sait que son père le déteste. Pourquoi écrit-il à Gide [?] Ah ! s’il le savait ! Il en a honte. Il ne sait même pas « regrouper quelques idées logiques ». En vérité, ce qui l’affecte, plus que tout, c’est l’ennui. Et s’il lui arrivait de se tuer un jour, ce ne serait, ajoute-t-il, que pour tuer ledit ennui.
Fondation Catherine Gide