Dana, Emile, Lettre, 1930

Dès qu’il ouvre « la moindre revue littéraire », Émile Dana tombe sur le nom d’André Gide. C’est ainsi que voulant l’oublier, il ne le pourrait guère. Il lui a écrit une lettre, précédant celle-ci et il regrette de l’avoir envoyée. Elle était inutile. Il est allé mal ces derniers temps ne pouvant guérir son envie aiguë de « [lui] parler, de [l’] entendre, de [le] voir vivre un moment près de [lui] ». Il décrit sa chambre : un lit, et au-dessus, une image d’Oscar Wilde, une autre illustrant un livre de Gide et une « reproduction de Clouet, une tête très pâle et très étrange [...] qu’[il] fait ressembler à des Esseintes ». Il domine un « paysage splendide ». Il n’a plus de place dans sa lettre « pour qualifier les étoiles et les lumières des montagnes qui se confondent », le mont Liban s’assombrissant dans le soir, la mer au loin...