Dana, Emile, Lettre, 1932

Type de document
Lettre
Cote
I-05-a-21
Description

Lettre à André Gide, du 27 septembre 1932, envoyée de Beyrouth, Liban, « la nuit », 3 feuillets ms. R/V.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Émile Dana est retourné à Beyrouth et il range ses papiers. Gide s’impose à lui, « comme toujours ». Mais son silence lui a appris à « ne plus écrire les choses catégoriques » de jadis. Qu’il se tranquillise : il lui retournera les « quatre lettres qu’il a de [lui] ». [?] Le jeune homme prétend être « détesté de tous ceux qui [l’] entourent », car « il semble qu’il y a [en lui] une fatalité pour éloigner tous ceux qui s’étaient penchés vers [lui] ». Il ne se fait plus d’illusion : Gide, ose-t-il, se détache « si facilement de ce qui a cessé de [l’]instruire ». Lui, il est resté dans le souvenir de 1929. Alors il attendait. Moins le contenu de la lettre de l’écrivain « que [son] attente, le contact presque physique de ce papier et de [sa] poitrine ». C’est ainsi : Gide « est tout, souligné pour lui qui [n’est] rien » et il laisse « dans [sa] vie une marque qui ne ne s’en ira jamais ». Mais l’écrivain, s’interroge-t-il, lit-il seulement ses lettres [?] Quant à lui, il n’a pas cessé de l’aimer. Et « c’est bien parce que [Gide] ne fait plus attention à lui [qu’il] ose encore le dire ». Dana achève son dernier feuillet en tutoyant son correspondant. « Mon cœur est tendu, écrit-il, et il parle au tien ». Or il sait que le destinataire ne « sera jamais ému comme [il] l’est ».

Crédits

Fondation Catherine Gide