Lettre à André Gide, non datée, [1951 ?], envoyée de Limoges, 122, faubourg Montjovis, 3 feuillets ms. dont 2 R/V.
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C’est un jeune lycéen, en classe de philosophie, qui est ému d’écrire à Gide, surtout après qu’il eut écouté, à la radio, « une belle pièce », Les Caves du Vatican. Il en est franchement enthousiasmé : « Quelle pièce ! quel esprit ! quelle originalité ! ». Il avoue n’avoir jamais eu le « plaisir » de lire le roman éponyme. Pour lui, « l’acte gratuit du jeune homme, dans le train,... rappelle beaucoup la philosophie contemporaine ». S’il se croit « fade », dans l’expression, Michel Dominikiewicz, assure que ses mots « viennent droit de [son] cœur ». Et jusqu’à l’écoute de ladite pièce, Gide, sans lui être inconnu, n’était pas intime, encore qu’un peu auparavant, il ait « savouré les délices de [son] esprit », en lisant La Symphonie pastorale, et en en voyant le film. L’École des femmes, « cette admirable étude psychologique », puis Montaigne et enfin Paludes, « un petit livre qui [lui] a appris beaucoup ». Telle est sa palette gidienne. Paludes, du reste, est devenu, pour lui, un texte de référence, puisqu’il en conseille la lecture à ses camarades. S’il n’est « qu’un quelconque provincial, terré dans son Limousin et bien loin de Paris, ville des arts, des grands esprits et des belles choses », il n’en demande pas moins que sa demande portant sur une dédicace soit agréée — dédicace sur le seul livre de Gide, qu’il possède personnellement, La Symphonie pastorale. Son « admiration » et sa « sympathie » n’en seraient qu’avivées.
Fondation Catherine Gide