Fargue, Léon Paul, Coupure de presse, 1947

Fargue évoque d’abord sa rencontre avec Gide à l’occasion de la « représentation d’Antonia, jouée dans un décor de Maurice Denis ». C’était-il, « cinquante ans » plus tôt. « Seulement », ajoute-t-il, « depuis cinquante ans, Gide règne sur les sujets de la littérature » et ceci « comme l’air est au-dessus d'une contrée ». Et « qu’il soit fantomatique, impressionnant, cultivé comme personne, perçant et affecté, modeste et réfléchi », il reste celui qui « écrit dans la même syntaxe, selon la grande tradition, souvent avec un chant limpide, avec de longues notes tenues, quelquefois avec des étincelles de familiarité somptueuse, ce que tout le monde aurait pu penser, doit penser bas ». Et pour conclure : « C’est un de nos très grands honorables, et comme une décisive revanche de la lucidité, comme le triomphe perpétuel de la lucidité »