Article daté du 27 février 1954, signé Hugues Fourras, intitulé « À propos de la succession de Gide, l’État manifeste une confiance audacieuse dans le capital littéraire... mais c’est pour prélever un plus lourd tribut », 1 coupure de presse, 3 colonnes avec dessin montrant un employé du fisc entouré de piles de dossiers et, au mur, le portrait de Gide, l’article est disponible en deux exemplaires.
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Hugues Fouras écrit que « depuis quelques semaines, l’opinion publique se passionne pour ce qu’on nomme déjà "l’affaire Gide" ». Et il ajoute : « On dit : "les vingt millions d’André Gide", comme on disait : "les deux cents millions de la Bégum" ou "le trésor des Andes" ». L’article, très fouillé, expose la thèse générale, puis le point de vue des sociétés d’auteurs. Il fournit les éléments de base sur lesquels l’Administration fiscale s’est basée. Par exemple, le Dictionnaire de l’Enregistrement, chapitre des successions. Il communique la doctrine générale des droits d’auteur et leur pendant successoral, vis-à-vis des écrivains, des dramaturges, musiciens, etc. S’étant transporté chez la Société des Gens de Lettres, il rencontre, Mme George-Day [voir ce nom] qui lui déclare que « tout, pour elle, se résout en une question de principes : "Nous voudrions obtenir que les héritiers ne paient que sur les revenus, au fur et à mesure qu’ils les perçoivent, et qu’on cesse d’assimiler les droits d’auteur à un capital, … ». Enfin, il rencontre, « avec toute la discrétion désirable,... Me Maurice Garçon, de l’Académie française » qui se « trouve tout heureux d’avoir "une aussi belle espèce" à plaider ». « J’accepte », dit Garçon, « de considérer que les droits d’auteur constituent un droit mobilier incorporel. Mais je dis ceci : il est inestimable ! ». Hugues Fouras conclut : « Il y a d’abord — et ce ne sont pas seulement les représentants de l’administration — il y a d’abord ceux qui estiment équitable le maintien des errements actuels,... ; il y a ensuite ceux qui proposent des solutions nouvelles,... ; il y a enfin les catégoriques, les affirmatifs, groupés derrière la bannière resplendissante de Me Maurice Garçon en cohorte massive et déterminée,... ». En tout cas, « la grande maison de la rue de Rivoli possède dans ses placards tout un lot de baguettes magiques, les unes porteuses de maléfices nommés impôts nouveaux, les autres douées de vertus bienfaisantes, appelées exonérations...,... Comme dit l’autre, la parole est au silence ».
Fondation Catherine Gide