Gallimard, Gaston, Lettre, 1906

Gallimard va donc « chez Bailly ». Hélas ! c’est une déception. « J’ai peu de chance » se désole-t-il. « Le dernier exemplaire des Cahiers d’André Walter a été vendu à M. Gilbert de Voisins ». Au besoin, « plusieurs journées à la Bibliothèque Nationale en compagnie [de ce livre] [le] consoleront de ne pas l’avoir sur [sa] table ». Mais quelle émotion au reçu de la lettre de l’écrivain ! Il dit ce qu’ont été, pour lui, L’Immoraliste, Le Voyage d’Urien. « Pour la première fois, un jugement spontané, direct : je suis seulement très impressionné ». Et, depuis ces lectures mémorables, Gallimard avoue « rechercher impatiemment tous les livres que [Gide] semble aimer ». Il lui doit une relecture de Nietzsche. Voici qu’un « lien » s’est établi. Il s’en trouve aise pour accepter l’aimable offre de Saül. Il conclut en réitérant ce qu’il doit à Gide. « Il me plaît de vous devoir ma première réflexion, ma première audace, ma première véritable reconnaissance ».