Gallimard, Gaston, Lettre, 1949

Cette lettre est signalée par deux grandes croix [de Gide [?] sur le recto et une autre au verso, comme pour en souligner l’importance. C’est une lettre de dépit, sinon de désolation que Gallimard adresse à Gide, à propos de la publication des Œuvres illustrées. Il soupçonne l’écrivain de « persister à penser [qu’il] a abusé [de lui] en établissant [sa] participation à l’édition illustrée et reliée de [ses] œuvres ». Il s’en dit « très peiné ». Il va même jusqu’à mettre en cause Hartmann, du Mercure de France d’être à l’origine de ces suspicions, car « son intention n’était pas désintéressée » et « c’est un procédé courant et facile de dénigrer un confrère et de prétendre qu’on aurait été plus généreux ». Gallimard s’indigne en demandant à Gide par quel détour il viendrait à « supposer qu’[il] cherche, ou plutôt que la NRF cherche à réaliser des profits excessifs à [son] détriment » [?] Il proteste de sa considération et de « sa grande affection », qu’il croit n’avoir jamais fait démentir au cours de « cette longue collaboration ». Il voudrait que Gide juge sur pièce sur « l’économie de cette entreprise », mais que, s’il doute encore, il préfère « verser une somme supplémentaire, quelles qu’en soient les conséquences pour la NRF ».