Gide, André, Lettre, 1912

Type de document
Lettre
Cote
A-02-02-a
Description
Lettre d’André Gide à Paul Claudel, millésimée 1912 avec un point d’interrogation ? écrit par Gide, lettre envoyée probablement de Paris, 3 feuillets ms. dont 1 R/V.

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Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes
Gide vient d’achever un article de Rivière [probablement dans La Nouvelle Revue française]. Et il n’a pu s’empêcher de penser, « tout au long », à Claudel. Il regrette de n’avoir « pu trouver le temps de parler à Rivière ». Et cependant, avoue-t-il, son « cœur ne peut s’associer à ces pages, d’où le Christ est absent et qui fait la religion catholique plus étrange [pour lui] que le Bouddhisme ou celle de l’Islam ». Il considère l’étude de Rivière comme relevant du « catéchisme », plus que de « l’Évangile » ; il l’estime même « très très loin » de ce dernier. Il n’en est pas moins « reconnaissant à Rivière » parce que cette étude [l’]éclaire à la fois sur lui et sur lui-même Gide. S’il aime trop Rivière « pour écrire [à Claudel] en dehors de lui », il prend la résolution de lui montrer la missive avant de l’adresser à son destinataire. Redoutant un peu la réaction de ce dernier, il le prie de ne pas lui en vouloir ; il lui « gênerait encore plus de [se] taire ». Nous apprenons, au passage, qu’il « achève un livre » dont il avait entretenu Claudel au printemps. peut-être s’agit-il des Caves du Vatican. Et quoi qu’en ait pensé le poète, la conclusion qu’il compte lui donner est bien celle qu’il a déjà fixée, car « toute autre route que celle-là [souligné dans le texte] ne conduit qu’à des ponts coupés, des lieux arides ou des fourrières ». Il est, enfin, question de L’Annonce. Gide dit attendre « avec impatience et crainte » qu’on la joue et avoue d’avance « souffrir mille morts », car il pressent qu’on « massacrera » son auteur. Il aimerait donc voir Claudel avant la représentation. Après, celui-ci sera « si entouré ».
Crédits
Fondation Catherine Gide