Gide, André, Lettre, 1928

En réponse à la lettre de Gide, J. Le Pelletier nous donne, dans cette lettre, des informations sur G. Hérelle, l’helléniste distingué, qui se dit flatté que Gide ait remarqué la communication incluse dans son courrier précédent. Hérelle « est connu pour ses belles traductions des chefs d’œuvres de D’Annunzio et de Blasco Ibanez ; mais il s’est surtout donné à des travaux d’Histoire et d’érudition, notamment sur la Grèce antique. Il a écrit une Histoire de l’Amour grec, d’après l’Allemand Meier ». Il évoque, dans cette missive, cet ouvrage « très savant, […] très intéressant et très littéraire », Hérelle, ajoute-t-il, est un remarquable écrivain inédit à ce jour [voir Chapitre IV, divers, même cote] et le signataire espère que Gide, de par son « influence dans les conseils de la revue [La NRF] » et de par « la haute situation [qu’il] occupe dans le monde des Lettres » pourra trouver un éditeur pour cette Histoire de l’Amour grec. Dans sa lettre du 3 décembre, Gide demande à son correspondant de remercier Hérelle de l’autoriser à publier les réflexions contenues dans sa précédente missive. « Pour ce qui est de ce livre si important », Gide avoue être dans l’embarras. S’il « souhaite vivement la publication d’un tel ouvrage », il ne sait trop à quelle maison d’édition il faudrait s’adresser. Il ajoute qu’on a beaucoup accusé La Nouvelle Revue française « à cause de Proust et de [lui-même], de certaine spécialisation bien involontaire de sa part, mais de nature, l’accusation du moins à lui porter un grand préjudice moral ». Gide assure qu’il réfléchira à la question et prie Le Pelletier de ne voir en sa lettre qu’un accusé de réception en attendant un courrier plus précis.