Lettre d’André Gide à Philippe Soupault, du 27 septembre 1929, 2 feuillets dactylographiés sans signature autographe.
Détails
Gide a reçu les ouvrages sur grand papier de Un esprit non prévenu. D’emblée, se réclamant de son bon goût et de celui de Soupault, il fait part de sa déception : il les trouve « hideux ». [Il] s’amuse « à les réserver pour [lui, Soupault] et pour Pierre-Quint — le reste pour des ventes de charité, car [il voit] qu’ils sont marqués comme exemplaires de presse ». Quant aux autres exemplaires de la collection il n’a qu’à s’en louer, comme du reste il l’avait fait en présence du poète. Toutefois, c’est « par crainte de peiner » et par « sympathie » qu’il s’était abstenu, lors de cette dernière rencontre, de dire tout le mal qu’il pense du procédé commercial consistant à promettre son livre qu’à la condition que la collection d’accueil fût entièrement souscrite. Ce « système de ventes forcées » lui paraît « inadmissible » [souligné dans la lettre]. Il est « prêt à écrire là-dessus », sous « forme d’article ou de lettre ouverte ». Il demande donc « amicalement » de lever, en ce qui le concerne, « cette [sic] absurde interdit » et « laisser le livre s’épuiser sans lier son sort aux suivants ». Quittant Paris pour Cuverville, il regrette de ne pouvoir partager une partie de tennis à laquelle [il] se promettait « un grand plaisir ».
Fondation Catherine Gide