Lettre d’André Gide à Émile Dana, du 16 novembre 1929, envoyée de Paris, lettre incomplète, comportant, dans ce dossier, 1 feuillet dactylographié sans signature autographe.
Détails
La lettre débute par une phrase dont les premiers mots manquent. Nous comprenons néanmoins que Gide a trouvé, par hasard, les « six dernières cigarettes que [Dana] lui avait envoyées — et [qu’il] ne se souvenait plus [de les] avoir mises en réserve ». Il confesse qu’il les a fumées avec « recueillement », mot souligné par l’écrivain. Non il n’a reçu ni « une, ni deux, ni trois ou quatre lettres », comme son jeune ami prétend. Seulement une lettre dans laquelle Dana s’est montré très cruel. Certes, admet-il, il a pu être maladroit ; « mais peut-on être adroit lorsqu’on aime [?] » proteste-t-il. Gide passe alternativement du « vous » au « tu », dans cette lettre qui résume l’amour intense qu’il a éprouvé pour le jeune homme de Constantinople. Blessé, il dit cette fois : « J’acceptais de ne plus t’attendre, mais point d’être pour toi disgracié ». Et il avoue avoir « souffert beaucoup plus assurément que [Dana] ne l’imagine ». Mais comme il ne veut plus se laisser aller, Gide abrège. La lettre étant inachevée, nous savons seulement que « rangeant des livres et des papiers — au plus profond de [sa] tristesse », il tombe sur un petit paquet... [Est-ce celui qui renfermait des cigarettes [?]...
Fondation Catherine Gide