Lettre d’André Gide à Benjamin Crémieux, du 13 février 1929, envoyée de Paris, 1 feuillet dactylographié sans signature.
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Dans sa lettre, Benjamin Crémieux déplore que Paulhan eût porté à la connaissance de Gide, une lettre qu’il ne lui destinait pas en principe. Il faudrait placer cet échange dans le cadre de la publication de Corydon et du débat qu’il a suscité dans La Nouvelle Revue française. Dans ce message du 13, Crémieux revient à Dante et au chant XI, « clé de voûte de l’Enfer ». Il indique la Gazzetta del Popolo en a repris récemment l’argumentation. Dante, affirme-t-il, n’est pas « particulièrement gentil envers les sodomites ». Quant à lui, Crémieux, il dit « avoir reçu les confidences de jeunes hommes d’aujourd’hui […] [qui] ont fait leurs expériences homosexuelles ». Et puis, s’écrie-t-il, « où est le mal » [?] Après tout, poursuit-il, il n’a jamais compris « qu’on trouvât mal que quelqu’un se procure un spasme d’une façon plutôt que d’une autre ». Gide félicite Crémieux pour cette prise de position ; « elle met excellemment au point [leur] litige ». Il est surtout heureux que son correspondant n’ait pas demandé « de publier cette lettre » [celle dont Paulhan a été le destinataire final] ; ne l’eût-elle « forcé de riposter sur certains points, où [Crémieux] forçait un peu [sa] pensée ». Il promet que lors d’une édition de Corydon, il n’aura garde de mentionner dans l’appendice, « [sa] remarque parfaitement juste, au sujet de la non complaisance de Dante pour les individus en question ».
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