Gide, André, Lettre, 1933

Type de document
Lettre
Cote
A-09-c
Description

Lettre d’André Gide à Alfred Fabre-Luce. du 13 avril 1933, sans mention de lieu d’envoi, 5 feuillets dactylographiés sans signature autographe, mais comportant des corrections manuscrites.

Détails

Auteur(s)
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Type de texte
Dactylographie
Notes

Fabre-Luce a publié, nous apprend cette lettre, un article qui relèverait, en quelque sorte, des contradictions. Gide s’excuse « d’avoir pris connaissance,... avec beaucoup de retard » de ce papier. Il livre moins une « réponse » que « quelques réflexions intempestives ». Il reconnaît volontiers qu’en URSS il n’eût pu écrire ses livres, mais, tempère-t-il, là-bas, il n’eût « sans doute même eu désir de les écrire ». Il admet également que, dans la patrie du communisme Lafcadio eût été « inconcevable », lui qui s’était écrié : « "Si j’étais l’État je me ferais enfermer" ». Ceci étant, Gide se plaît à répéter que « [ses] sentiments à l’égard du communisme sont parfaitement désintéressés », d’autant qu’il n’estime pas forcément antithétiques les principes de communisme et d’individualisme. Sur la question de l’État, il rappelle qu’il en a été tourmenté « dès les premières pages de L’Immoraliste ». Aussi remarque-t-il que « le communisme,... ne peut parvenir à perfection que s’il renonce à considérer l’individu que comme un numéro dans la masse ». Mais il ne se résout pas à condamner, sur ce plan, l’URSS qui «[est] encore à la période contrainte ». Il rappelle que dans Paludes, il écrivait : « Contraindre déjà les gens à la liberté ». Bref, l’URSS « est en période constructive » et ne peut-on, en se référant aux siècles qu’il a fallu pour qu’aboutissent bien des technologies, lui « accorder quelques années » [?] Quant à l’austérité du régime que dénonce Fabre-Luce, Gide réplique qu’à son avis, « [l’URSS] est la seule qui se soucie du loisir de l’homme et qui le prépare ». Et il conclut en affirmant que « c’est à cette conquête du loisir de tous que travaille aujourd’hui l’URSS ». En marge de sa lettre, Gide a écrit : « Donné à imprimer en appendice aux Pages de Journal de 1933 »

Crédits

Fondation Catherine Gide