Lettre d’André Gide à Emmanuel Peillet, du 12 décembre 1947, 1 feuillet dactylographié sans signature autographe.
Archive non numérisée – en savoir plus
Détails
Dans sa réponse, Gide commence par dire qu’il « goûte trop la franchise pour ne point savoir gré » de la précédente lettre. Il cite Pierre Herbart qui reproche à Jean-Louis Barrault « de vulgariser le rôle, dès le début et au début surtout ». Il se demande ce que Piscator en fera dans la mise en scène qu’il donnera bientôt à New York. Le traducteur, Alexandre Viallate, n’était pas en reste de critique, confesse-t-il. C’est que, lui expliquait-il, « il y a dans Kafka et du Pascal et du Voltaire » et il ajoutait qu’il « support[ait] mal qu’[il] ait sacrifié le premier au second. C’est trahir Kafka ». À la lecture de Peillet, Gide se demande, « à présent » s’il n’a pas « versé dans l’autre sens ». Perplexe, il conclut, après s’être écrié : « Vive Kafka ! » : « J’aime les auteurs sur le dos de qui l’on peut se battre ».
Fondation Catherine Gide