Lettre de condoléances à Catherine Gide, après le décès d’André Gide, du 27 février [19]51, envoyée de Paris, 18, rue Pierre Leroux, VIIe, 2 feuillets ms. dont 1 R/V, avec enveloppe d’envoi affranchie.
Détails
Jules Romains a-t-il écrit un article d’hommage, après la mort de Gide, qui ait eu l’heur de déplaire au signataire, il n’en affirme pas moins, d’emblée, « qu’il se réserve pour Jules Romains » et achève sa lettre sur « l’incompréhension » de ce dernier. Le mardi 20 février, raconte-t-il, il est venu « vers 18 heures » devant la dépouille de l’écrivain, rue Vaneau. Et il avait trouvé l’écrivain, « si beau, si reposé, si calme à regarder » qu’il a fait « une petite prière pour lui ». Or lui, « garçon nerveux » qui ne peut jamais s’endormir sans somnifères, a ressenti, cette nuit, « une grande paix », celle, prétend-il, de Gide, cette « paix dont il avait tellement soif de son vivant ». Il insiste sur le fait qu’il est « bègue ». Or, pour la première fois, il « n’a pas bégayé un seul instant en racontant à sa famille ce qui [lui] avait été permis de voir ». Il pense que Gide l’a « remercié d’en haut, d’être venu, [lui] inconnu de lui ». Et si son « œuvre [ici au masculin] est discutable, c’est justement dans ces discussions que l’on aboutit finalement à quelque chose ». Il souhaiterait recevoir une petite photographie de Gide, celle « où il est si jeune et beau » [soulignement du signataire], « là, où il s’est,... compris ».
Fondation Catherine Gide