Hagège, André, Lettre, 1934

Les lettres de Hagège à Gide, au cours de l’été de 1934 révèlent qu’au moins deux rencontres ont eu lieu entre eux, la première en présence de Pierre Klossowski [?], ce qui a mis mal à l’aise le jeune homme. Ces écrits confirment le désarroi permanent de celui-ci, mais aussi le soulagement qu’il en a tiré pour une morale du compromis, dont certes Gide ne veut pas pour sa propre vie, mais qu’il convient de cultiver si l’on n’a pas assez de force pour affronter celle du plus grand nombre. On apprend que Hagège a réussi, avec un taux moyen, ses examens de fin d’année. Revenu à La Marsa, en Tunisie, pour y passer des vacances, il s’est remis au violoncelle et au latin, des passions anciennes qui lui ont rappelé le garçon heureux qu’il fut par contraste à l’homme désemparé qu’il est devenu. Certes, il a eu une petite idylle, restée toute platonique. Au fond il craint que, passant à l’acte, il ne désespère que plus profondément, mais il se dit heureux de revenir à Paris au moins pour y revoir Gide. Nous ne disposons pas, dans ce dossier, des réponses que Gide a fait parvenir à Hagège ; nous ne savons pas si ces rapports en restèrent là, rien dans cet ensemble n’apportant d’autre éclaircissement.