Lestrange, Yvonne, Vicomtesse de, Duchesse de Trévise, Lettre, 1933

Gide a dû lui écrire quelque mauvaise nouvelle à propos de Marc Allégret [projetait-il de la rencontre dans quelque île australe et y a-t-il renoncé [?]. En tout cas, Madame de Lestrange voit dans le courrier de Gide « une preuve d’amitié ». Aussi décide-t-elle de ne pas écrire à Marc « À quoi bon » [?]. Tout de même « si cela l’intéresse », qu’il sache [Marc] qu’elle et son fils seront de retour à Marseille, le 3 novembre prochain. Nous avons un récit du voyage de la signataire aux antipodes. Prochaines étapes : « Macassar, Java, Singapour etc. ». Elle a beaucoup appris auprès de « ses amis lépreux » [en Nouvelle-Zélande], pays de Miss Adams. Elle est émerveillée par cette « Norvège boisée et sauvage », sans doute, écrit-elle, « le plus beau des pays » qu’elle ait jamais visités, encore qu’elle ait trouvé « les Maoris lamentables » et qu’elle s’y était attendue. Quant à Tahiti, elle ne saurait en dire du bien, tant le « gâchis » est « général ». Il semble que Gide ait eu quelque velléité de voyage en Océanie et notamment à Tahiti ; elle doute, du reste, qu’il s’y plaise. En Océanie, précise-t-elle, pour bien profiter, il faudrait que le visiteur disposât d’un bateau et de beaucoup de temps. En tout cas elle suggère à Gide d’attendre son retour avant d’entreprendre un tel périple. Elle aurait beaucoup à lui dire là-dessus.