Lettre à André Gide, du 15 novembre [19]47, envoyée de Paris, 153, bld Saint-Germain, VIe, 2 feuillets ms. dont 1 R/V.
Archive non numérisée – en savoir plus
Détails
D’après cette lettre, il s’avère que Simone Marye, avec laquelle Gide était en contact depuis un certain nombre d’années, fut la première des personnes qui annoncèrent à l’écrivain la décision de Stockholm. Elle en est toute bouleversée ! Gide avait d’abord fait montre d’incrédulité. «... et vous qui avec votre modestie habituelle ne vouliez pas me croire ». Simone Marye use de tous les superlatifs possibles pour exprimer sa fierté. Elle trouve la générosité de son illustre correspondant « noble et sublime », lui qui aurait conféré « une valeur supérieure » à ses « modestes mérites », une sollicitude « noble et sublime ». Quant au statut de Gide, il le doit à son « génie », à sa « noblesse », à sa « sincérité », à sa « franchise admirable ». De sorte que le Nobel est « une belle réponse aux perfides jalousies ». Bref, elle « vénère » son ami, comme elle a vénéré son père — et elle s’efforce de se « montrer digne de [lui] et digne de la confiance et du trop grand honneur » qu’il lui a toujours témoignés. Que « le sort [ait] voulu ainsi consacrer [son] génie » alors que la date d’anniversaire approche, elle ne veut y voir que la marque de la grâce récompensant ainsi une « noblesse de toute une vie ».
Fondation Catherine Gide