Mordo, Alex, Lettre, 1929

Type de document
Lettre
Cote
I-05-c-1
Description

Lettre à André Gide, du 26 mai [19]29, envoyée de « Constantinople », [Istamboul], Turquie, 2 feuillets ms. R/V.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Enfin, dit cet adolescent de seize ans, « je me décide à vous écrire ». S’il doute que Gide puisse prendre quelque intérêt à sa personne — il se considère inintéressant, voire « sot » —, il s’y résout parce que, avoue-t-il, l’écrivain « [le] trouble ». Oui, le trouble, répète-t-il. D’abord à cause de ses « livres magnifiques » ; il cite Les Faux-monnayeurs, le Journal des Faux-monnayeurs, La Porte étroite, L’Immoraliste. Enfin il explique aussi son trouble par la personne même de Gide dont il « entend tant parler ». De plus, il a cherché parmi les personnages gidiens celui qui pût lui ressembler et il a trouvé en Michel des « traits de caractère » communs. S’il décide à présent de se lancer dans la rédaction d’une lettre, c’est après avoir éclusé le trop de « surexcitation », souligné par lui dans lequel il s’était abîmé ces temps derniers. Eût-il été mal à l’aise, sinon mal dans sa peau, Alex Mordo dit qu’il n’a « jamais pensé se suicider ». Dans sa vie « monotone », la lecture constitue sa seule « distraction ». Gide est l’écrivain qu’il a désiré aborder, « sinon en chair et en os, du moins par écrit ». Et s’il pense qu’il est « stupide » pour mériter une réponse, Mordo rappelle, en conclusion, avant de signer, qu’il n’est qu’un « bébé de 16 ans qui fait des rêves démesurés ».

Crédits

Fondation Catherine Gide