Prager, Valentine, Lettre, 1927

Type de document
Lettre
Cote
I-02-f-5
Description

Lettre à André Gide, du 22 mars 1927, envoyée de Paris, 9, rue Huysmans, 2 feuillets ms.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Valentine Prager raconte que, vingt-cinq ans plus tôt, elle avait observé en Birmanie, le travail des éléphants sur un chantier de scierie. « J’y ai passé des heures passionnantes » avoue-t-elle, en continuant : « Je fus frappée par la tranquillité [des éléphants], leur adresse, leur intelligence, mais surtout par l’intérêt qu’ils semblaient prendre à leur travail. L’un d’eux, après avoir fait basculer à grand peine dans un bassin, pour la décortication, d’énormes troncs de bois de teck, se penchait chaque fois au-dessus de l’eau pour regarder attentivement l’arbre immergé. Était-ce curiosité du résultat de son travail [?] Satisfaction de la tâche accomplie [?]. Nombreux autres exemples sur la curiosité des animaux, notamment chez les chats, les perruches, les serins. Passant à un autre sujet, la lectrice fait part de sa lecture de Si le grain ne meurt, l’hiver précédent. « Avez-vous conscience du grain que vous semez ! » s’écrie-t-elle. Elle ajoute : « Vous êtes un malade, un malheureux qu’il faut plaindre ». Et l’on s’aperçoit que la narration des faits-divers animaliers est prétexte pour verser sur Gide un torrent d’insultes — l’écrivain, dont elle salue pourtant « le beau talent » étant un corrupteur. Et elle conclut : « Je pense que les ratures de ce griffonnage vous sont indifférentes ; si je devais vous le recopier, je ne vous l’enverrais pas ».

Crédits

Fondation Catherine Gide