Sheng, Cheng-Hua, Lettre, 1939

Dans cette lettre, Sheng relate une promenade en compagnie de [Henri] Thomas, dans les rues de Paris et la décision, soudain prise par eux deux, d’aller rendre visite à Gide, peut-être pour éclairer oralement la question soulevée dans la dernière lettre. Arrivés rue Vaneau, l’assistante fait savoir qu’il n’est pas possible à Gide de les recevoir ; plus tard, Sheng apprend qu’au même moment l’écrivain discutait avec un secrétaire de l’ambassade du Japon à Paris. Au demeurant, Sheng souhaite ne plus revenir sur l’incident dont sa précédente missive donnait écho ; il donne ici quelques informations sur sa vie domestique et annonce à Gide qu’il laisse « dans [sa] valise » sa traduction des Nourritures terrestres, de manière à pouvoir la parfaire ; il ne désire d’ailleurs l’offrir aux lecteurs chinois qu’à l’issue de la guerre, « quand on n’aura plus faim » et surtout quand « on aura faim d’un nouvel ordre ».