Sheng, Cheng-Hua, Lettre, 1947

Type de document
Lettre
Cote
K-01-h
Description

Lettre à André Gide, du 16 avril [19]47, envoyée de Shangaï, Chine, « Foyer Lou-San, n°12, Université nationale Fuh-Tan, Kiyangwan », 6 feuillets ms.

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Type de texte
Manuscrit
Notes

Sheng est tout à la joie d’avoir reçu des nouvelles de Gide, après un si long silence. Il s’inquiétait de savoir si l’écrivain avait reçu ses traductions des Faux-monnayeurs, des Nourritures terrestres, parues pendant la guerre, de Geneviève sortie après la guerre. Que Gide se rassure : son silence s’explique par l’impossibilité qu’il y avait d’entretenir toute communication avec l’Europe durant les années du conflit. Après la traversée maritime Marseille-Shangaï, Sheng dit avoir trouvé, à son arrivée, un message de Gide. Cependant, la situation due à la guerre sino-japonaise l’avait contraint à enseigner l’anglais, le français, les littératures européennes dans une petite ville d’une province septentrionale de la Chine. Il narre ensuite les souffrances et la solitude, les bombardements ; mais aussi son travail de traducteur ; son enseignement à l’Université nationale Fuh-Tan, transportée de Shangaï à Chungting. C’est dans ces conditions que son travail sur Les Faux-monnayeurs fut achevé ; le livre, médiocrement imprimé, ne s’est vendu qu’à quelques centaines d’exemplaires. Un jour, l’attaché culturel près l’ambassade de France à Chungking, en visite à l’Université, fut fort agacé de recevoir quelques exemplaires de cette traduction, lâchant un « Ah ! M. Gide ! ». Le signataire ajoute : « Depuis, j’ai appris que la plupart du personnel de l’ambassade de France à Chungting sont des [catholiques ?] et M. Gide, c’est encore le déluge pour eux ». Ceci n’empêche pas que de très nombreux étudiants s’intéressent à l’écrivain et il a reçu des lettres en témoignage, à la suite de la parution de ses traductions. Mais il est également l’auteur de trois études : « Essai sur André Gide », « Marcel Proust et sa Recherche », « La Nouvelle Revue française et la littérature française contemporaine ». Depuis, il traduit Le Voyage d’Urien et L’Immoraliste. Il raconte ensuite qu’il vient d’avoir entre les mains le Journal, Pléiade, que Gide lui avait bien adressé sept années auparavant : « Il était resté, toutes ces années de guerre, [entre] les mains d’un ami qui, depuis [son] départ pour l’intérieur du pays, n’avait plus les moyens de [le lui] envoyer ». À présent, son vœu le plus cher serait de recevoir de Gide « en cadeau », toutes les parutions durant les années 1939-1947, et, insiste-t-il, le tome XV des Œuvres complètes auxquelles il avait souscrit jadis « sur Vélin de Bruges, n° 1099 ».

Crédits

Fondation Catherine Gide