Gide, André, Lettre, 1929

Stériadé est poète ; il a écrit des textes en roumain et en français. Sa lettre est celle d’un homme déchiré ; il s’étend d’ailleurs longuement sur une souffrance « plus éthique » que « physiologique ». Il supplie Gide, qu’il considère comme son dieu, de le recevoir pour atténuer son mal d’être. Surtout, il désire qu’on lui fasse une petite place dans La Nouvelle Revue française, qu’on lise ses écrits, qu’on lui indique, à tout le moins, comment les imprimer… Gide, dans sa réponse, observe qu’il ne pourrait « que bien peu ». Du reste, il se « relève d’une assez grave maladie ; [il] se sent encore très fatigu »". Que Stériadé adresse son manuscrit à Jean Paulhan, auquel il va dire un mot ; et lui, quand [il] « sera complètement rétabli », il sera « heureux de pouvoir [le] recevoir ».