Extrait de presse tirée du Figaro littéraire, du 18 février 1961 comportant plusieurs pages, dont voici le détail ; 1) « Le grain ne meurt pas » de Louis Martin-Chauffier, en pages 1 et 12 de l’hebdomadaire, précédé d’une photographie d’André Gide ainsi légendée : « 1950 : un des derniers portraits d’André Gide, suivant de la salle la répétition des Caves du Vatican qui viennent d’entrer au répertoire de la Comédie-Française », et suivi d’un croquis dont la légende est : « Le portrait mortuaire d’André Gide, par André Bourdil. C’est une mine de plomb sur bristol crème », 2 feuillets imprimés, respectivement 3 colonnes et 5 colonnes ; 2) « Avec André Gide en Tunisie, Souvenirs inédits », d’Armand Guibert en page 11 de la publication, accompagnée d’une photographie, ainsi légendée : « Le patio aux orangers où Gide venait souvent s’asseoir. De la terrasse de la villa, la vue plonge sur le golfe de Carthage », 1 feuillet imprimé, 6 colonnes ; 3) « Jammes et Gide à travers leurs œuvres… et leur amitié », de Robert Mallet, en page 12, accompagné d’une photographie, légendée : « [André Gide] en novembre 1950, à la Comédie-Française, donnant à ses interprètes, le ton exact d’une réplique », 1 feuillet imprimé, 7 colonnes
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Détails
n remarquera, dans ce numéro spécial consacré à Gide, d’autres contributions : celle de François Mauriac, intitulé « La clé des songes » ; et un rez-de-chaussée de Robert Kanters, intitulé « Retour au Jardin sur l’Oronte » ; il revient sur un Maurice Barrès, presque enseveli dans l’oubli. L’article de Martin-Chauffier évoque la foi d’André Gide et ses conflits ; il est question, bien sûr, de Claudel dont la lecture « intime » des Journaux, proposée par l’auteur du Soulier de satin eût tôt fait de sanctionner le divorce définitif ; non sans en avoir fait recopier intégralement, note Martin-Chauffier, le manuscrit ; et réflexion ample sur le Num quid et tu. L’article de Guibert relate sa visite à la Villa Bou-Saïd, en 1942, peu avant les événements dramatiques qui ensanglanteront la Tunisie ; il nous fait, tout en mesures mais avec une sincérité qui trahit, ici et là, de l’agacement, le portrait d’un Gide hors de sa France occupée, traduisant Shakespeare et presque blessé par le comportement d’un adolescent arrogant qui publiera, plus tard, un Journal, après la mort de Gide [voir Derais, François]. On relève ici le mépris que « le Grand Chef », selon un sobriquet inventé pour brouiller les pistes en Métropole et ne pas trahir sa présence en Tunisie professait à l’égard d’Aragon ; là son refus, comme fatigué, d’aller profond dans la littérature portugaise, ou de reconnaître le génie de Milocz ; à Guibert qui l’invite à gagner, en sa compagnie, un Portugal à l’abri des tumultes, alors que se dessinent de nouveaux ébranlements, dans cette partie du monde, Gide répond : « C’est trop précipité maintenant. C’est pour moi l’heure de m’anéantir ». L’article de Robert Mallet, fait, en demi-teinte, le portrait de Gide à travers les liens qui l’unirent à Francis Jammes, sur une période précise : entre la rédaction des Nourritures terrestres, il est à Rome quand il adresse à Jammes un fragment ; celui-ci s’empressant d’en prendre immédiatement le contre-pied à Isabelle.
Fondation Catherine Gide