Lettre à André Gide, du 8 août?, sans millésime ni lieu d’envoi, 2 feuillets ms.
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Émile Dana vient de recevoir une lettre de son ami Mordo. Il y apprend que Gide ne veut pas lui écrire. S’il l’avait su, sans doute n’eût-il guère envoyé toutes ses lettres. Lui, il n’attendait qu’un appel, pour « voler » vers lui. Il avait d’ailleurs rédigé quatre autres lettres. À présent, il sait ce qu’il doit faire : les déchirer et s’en aller promener dans la ville pour boire. Il avoue boire, oui, « mais si innocemment et il y a tant de monde, ici, le samedi soir ». Il veut apprendre à « tuer l’inutile ». Il soupçonne l’indifférence de Gide envers sa souffrance. Après tout les voilà à égalité : qu’il ait causé des souffrances doit permettre à l’écrivain de lui en faire. Puisqu’il en est ainsi, « adieu », écrit Dana, ajoutant qu’il aurait « quand même aimé [le] reconnaître ».
Fondation Catherine Gide
