Lettre à André Gide, sans date, il est seulement indiqué 6 septembre, envoyée de « L’Enclos » à Chemillé, Maine-et-Loire, 2 feuillets ms. R/V.
Détails
Il semble que Balkis ait vu Gide quelques semaines plus tôt. Gide, c’est le « dieu », son « dieu ». Et depuis, elle peut « sans offenser le dieu, dire ce que furent ces jours, ces heures, devant la Joie — sa joie ». Si, au cours de cette entrevue, Gide a laissé entendre qu’il ne pouvait que la décevoir, voici, à présent qu’elle se récrie : « N’ai-je pas toujours laissé comprendre que je vous aimais au-delà de moi-même, au-delà de mes idées, de mes désirs, de mes rêves [?]. Bref sa vie « est illuminée ». Et, « durant toutes ces semaines, [elle] s’est tue, gardant farouchement le trésor de [sa] certitude ». Elle aimerait, avoue-t-elle, que [son] « ami Marc tournât, un jour, [avec elle] un film, loin, dans un de ces pays de soleil où tout [son] être profondément oriental se sent attiré comme vers un amour ». Elle conclut en baisant [ses] mains « avec toute la dévotion de [son] fervent amour ».
Fondation Catherine Gide