Dana, Emile, Lettre, 1930

Type de document
Lettre
Cote
I-05-a-9
Description

Lettre à André Gide, du 26 novembre [1930 ?, envoyée de Beyrouth, Liban, 5 feuillets ms.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Émile Dana qui rédige à l’encre rouge, « parce que cela fait très prisonnier-qui-écrit-avec-son-sang et que cela remplit [ses] doigts d’une jolie couleur », nous conte, par le menu, une violente dispute qui l’a opposé à son père. Celui-ci l’a battu. Il ne se sent pas mortifié. Par contre il est gêné pour lui. Comme la raclée — qu’ il croit méritée — est due à un prétexte, Dana narre les scènes qui ont précédé la dispute, carnet de notes et compositions scolaires. Il fait un parallèle avec telle scène des Faux-monnayeurs où Bernard bénéficie de la bienveillance de sa mère, sentiment, qu’à son dire, on ignore chez lui... Dana se dénigre. Il a construit, prétend-il, un système de pensée. Il s’en suit qu’en soumettant ses actions à sa grille, il relève toute la vanité qui caractériserait ses gestes et ses paroles. Vers la fin de cette missive, nous apprenons qu’il a découvert, grâce à son professeur de français, Proust. Il a relu Dorian Gray, qu’il trouve « adorable », regrettant de n’avoir lu le texte que Gide a offert à la mémoire de Wilde. « Serait-il rare [?] » se demande-t-il, tout en exhortant l’écrivain de ne point le lui envoyer. Achevant sa lettre, il s’aperçoit, écrit-il, qu’il a « retrouv[é] la même atmosphère » de naguère quand il lui écrivait presque tous les jours. Il quitte son aîné « bien affectueusement ».

Crédits

Fondation Catherine Gide