Dana, Emile, Lettre, 1931

Type de document
Lettre
Cote
I-05-b-9
Description

Lettre à André Gide, sans date, ni lieu d’envoi, 2 feuillets ms. R/V.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Tout ce qu’il avait écrit à Gide, deux ans auparavant, en sa première lettre, Émile Dana pourrait le répéter. C’est le même « ennui », ce sont les mêmes « soupirs de lassitude », les mêmes « doutes sans espoir », les mêmes « dégoûts ». Seulement, à présent, il pense que tout ce qui lui semblait superficiel est vrai. Il est décidément trop peiné par les propos qu’Alex Mordo lui a rapportés venant de lui, Gide. C’est sa faute, se repent-il. « [Lui] plus encore [que] ceux qui [l’] ont poussé inconsciemment à agir de cette façon ». Et quand on s’était persuadé que tout semblait fini, « on attaqua en [lui] ce qu’on croyait [venir] de Gide ». Que de mal on déverse sur l’écrivain à qui on impute des idées superficielles et surtout « leur "immoralité" ». Ah si Gide pouvait penser à lui « sans rancœur, sans tristesse » et le croire enfin, « ce serait trop beau ». Il se défend de se complaire dans une tournure littéraire. Il est obsédé par l’idée que Gide puisse douter de lui. Il avait espéré, ce dernier été, se rendre à Paris. Il eût alors couru chez lui et l’eût « convaincu » du contraire — il se croit fort de cette persuasion. S’il pouvait seulement faire oublier le mal qu’il a pu lui faire, il souffrirait moins — mais voilà cette idée l’accable davantage que de l’indifférence dans laquelle il croit être frappé. Il ne cesse de « le lire », de le « relire ». Et du coup, il n’ose pas croire qu’ils ont pu s’écrire. « Est-ce bien vrai tout cela » [?] s’interroge-t-il en se séparant de lui, tandis que « des mots [lui] brûlent les lèvres [qu’il] contient et étouffe ».

Crédits

Fondation Catherine Gide