Lettre à André Gide, du 6 janvier 1932, envoyée de Beyrouth, Liban, « 1, avenue Perthuis », 3 feuillets ms.
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Relisant Les Faux-monnayeurs, Émile Dana qui s’adresse à « Édouard », rappelle l’accueil fait par Passavent à Olivier. Et le signataire de souligner qu’il « tâche, [lui], d’être le moins raisonnable possible ». Il est de ceux qui regrettent « plus les folies qu’on n’a pas commises que les partis plus sages qu’on pouvait prendre ». Il est resté sur la dernière lettre reçue de Gide, l’année passée à Aley. La relisant, il y trouve l’aîné « triste [lui] aussi et surtout sec, lointain, indifférent, ennuyé ». Le voilà « condamné à penser à [lui] ». Il « veut savoir », deux fois souligné. Gide « peut-[il] dire la vérité, souligné une fois sans considérer les conséquences qu’elle peut amener [?] ». Mais, « de toute façon », il « voudrait qu’[il] lui répondît ». Et de grâce, que [Gide] « ne pense pas au passé ». Enfin qui est-il encore pour lui [?] s’interroge le garçon qui avoue « pleurer comme un fou ». Il est « bien tard », raconte-t-il, et « quand [il] pleure c’est qu’il y a [en lui] quelque chose de désespéré, de fatal ». L’écriture, à la fin de la lettre, mollit, c’est-à-dire qu’elle se déforme. « Je pense à vous, dit Dana. Je vous aime et je m’endors ».
Fondation Catherine Gide