Lettre d’André Gide à « Cher ami », du 21 mai [19]07, sans lieu d’envoi. En marge, Gide écrit : « pas envoyée », 2 feuillets ms.
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Détails
Gide a reçu le livre de l’auteur à qui il écrit. Cette « arrivée » l’a fort ému. Il l’attendait. Il y a plongé derechef, et « bientôt l’aura achevé ». Le discuter pourtant paraît au-dessus de ses « forces présentes ». Il y faudrait « un volume » ou un « long article ». Et cependant il y a dans ces textes [un recueil de nouvelles apparemment], quelque chose qui le déçoit. Il manque à ces récits des « sursauts », des « bouillonnements », des « cascades ». De plus, « dans la discussion » l’auteur éprouve un besoin constant de « [se] couvrir, de parer d’avance », de « prévenir trop le jeu du lecteur », et si estimables soient les raisons, cela conduit à une pensée « un peu mousse et comme emmitouflée, "mouchetée" ». Si Gide constate que son billet contient plus de critique que de louange, c’est, assure-t-il, qu’il lui fallait quelque peu « nuancer ». Il s’avère que la Lettre, finalement, n’ait pas été envoyée.
Fondation Catherine Gide