Gide, André, Lettre, 1933

Type de document
Lettre
Cote
I(1)-05-ag
Description

Lettre d’André Gide à Daniel Simond du 1er novembre [19]33, suivi d’un « post scriptum » envoyé probablement le lendemain.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Ces textes ont été apparemment dictés, puisqu’il ne sont pas écrits par Gide directement ; et leur éventuelle version dactylographiée ne figure pas dans ce dossier, 2 feuillets ms. R/V. Rentré de France où il avait rendu visite à l’écrivain, Daniel Simond écrit à Gide et lui raconte sa rencontre avec ses amis, les Belletriens, à qui il avait « résumé l’adaptation par Mme Lartigaud [voir ce nom] des Caves ». Ces derniers, ajoute-t-il, « furent transportés à l’idée de [la] monter ». « C’est tout juste », ajoute-t-il, « si les Belletriens eurent un sentiment suffisant des convenances pour ne pas hurler de joie… ». Que Gide se rassure ; ses amis « connaissent déjà le roman. Lafcadio est un de leurs amis intimes, qui incarne à leurs yeux l’idéal belletrien de disponibilité ». Il ne reste plus qu’à attendre le texte de Mme Lartigaud, que Simond vient de réclamer ce jour. Quant aux représentations, il imagine « qu’elles auront lieu entre le 10 et le 20 décembre — à Lausanne, à Vevey, à Montreux et à Genève ou Berne ». Le signataire fait allusion aux représentations données au Studio des Champs-Élysées [voir la lettre de Gide à Mme Lartigaud] et il espère « qu’elles [lui] apportent le succès que méritent Les Caves ». La réponse de Gide, transcrite en style télégraphique par sa ou son secrétaire ne permettent pas de déchiffrer très clairement les enjeux d’une réponse à la fois positive et nuancée. On peut néanmoins obvier aux difficultés de compréhension en se reportant à la correspondance que Gide échangera avec Mmes Eva Prensky, Lartigaud et l’Agence Banchini. Elles éclaireront les mises en garde de l’écrivain qui ne trouve pas la version de Mme Lartigaud parfaite. Aussi enjoint-il les Belletriens à tirer profit des dialogues de son roman pour offrir une pièce plus proche de sa propre vision des choses. Le lendemain, Gide revient, en post scriptum à cette lettre. Il annonce que, contrairement à ce qui lui a été promis, la version de Mme Lartigaud ne lui a pas été retournée. Il disait, dans sa première communication, craindre que l’autre partie vît dans son accord aux Belletriens une manière de lui couper l’herbe sous les pieds. C’est un procédé dont il tire les conséquences. Il estime donc « reprendre toute liberté ». Il n’y a plus lieu de tenir compte de la version de Mme Lartigaud, décide-t-il ; il faudrait procéder « à un découpage des scènes un peu différentes ». C’est, estime-t-il, « affaire de deux ou trois jours de travail, et de travail peut-être en commun ». Il ne lui paraît pas possible que Mme Lartigaud puisse s’opposer au projet. Au demeurant, il entend s’expliquer avec elle dès le lendemain soir. Il craint que « la conversation ne soit orageuse » et des « échos [parviendront à Simond] dans la lettre [que Gide propose] de lui écrire le lendemain ». Dès lors, « il importerait [que les Belletriens] se décident non plus sur [la version] de Mme Lartigaud, mais d’après le texte [de son roman] ». Gide souhaite être fixé sur les projets de la compagnie de manière à arrêter les siens. S’il devait se rendre en Suisse, il se réserve au moins trois jours pour bien s’assurer que l’élaboration du texte correspond à ses exigences.

Crédits

Fondation Catherine Gide