Gide, André, Lettre, 1949

Type de document
Lettre
Cote
G-06-t
Description

Lettre d’André Gide à Jean Vilar, du 10 février [19]49, envoyée de Paris, « 1bis, rue Vaneau, 7e », 1 feuillet ms. sans signature, avec annotations en marge de la secrétaire de Gide.

Détails

Auteur(s)
Expéditeur
Destinataire
Date
Type de texte
Manuscrit
Notes

Jean Vilar, dans son premier message, se disait heureux de pouvoir monter, si autorisation lui était accordée, dans le cadre du « Cercle d’Échanges Artistiques Internationaux » et à l’occasion du Festival d’Avignon, 15-25 juillet 1949, l’Œdipe d’André Gide. Cette pièce serait jouée parmi une brochette prestigieuse de Shakespeare à Montherlant en passant par Buchner. Pour ce faire, il se disait prêt à rencontrer l’écrivain à l’heure et au jour qui lui conviendraient. Dans sa réponse du 10 février, Gide écrivait qu’il était d’accord pour le principe, mais que pour pouvoir donner « son acquiescement définitif », il attendait « confirmation [de Vilar] concernant la réalisation du reste de [son] programme ». Cette réponse a dû paraître étrange à son destinataire et Gide a écrit une seconde lettre que Vilar évoque mais qui ne figure pas dans cette collection. Aussi ce second message, ci-dessous détaillé, contient-il les remerciements de Vilar « pour la confiance et les vœux dont [Gide] a bien voulu l’accompagner ». Il passe sur « les questions de mise au clair » qui « lasseraient » le « maître ». Par contre, nous savons que Léon Guishia, « décorateur et ? maquettiste de "Meurder in the Cathedral", Eliot, de "Richard II", de "La mort de Danton" de Georg Buchner, [son] fraternel et meilleur collaborateur, esquissera ? les costumes d’Œdipe ». Cette pièce sera jouée dans le jardin d’Urbain V. S’il ne s’agit que « d’un lieu nu, orné de chèvrefeuille et de vigne vierge, cadré de deux immenses platanes », il pense, néanmoins, qu’il pourra, son équipe et lui-même, « à donner à [cette] œuvre son sens et le ton qu’elle exige ». S’il est possible, il aimerait la jouer à Naples-Capri, début août, à la condition que « l’Action artistique » dont les subsides sont délivrés par le diplomate-écrivain, Philippe Erlanger, au sein du ministère français des Affaires étrangères, soutienne le projet. En conclusion, Vilar dit son émotion et par là-même tente de « faire comprendre le plaisir » qu’il éprouve « à la pensée de diriger et de prier pour la [première fois] une [des œuvres] de Gide », lui qui, vingt ans auparavant, avait lu, « pour la première fois [ses] Nourritures terrestres à Sète ». D’après les annotations autographes d’Yvonne Davet sur le feuillet-copie de la première lettre de Gide, nous savons que Gide a donc réécrit le 11 du même mois et que la pièce a bien été jouée en juillet 1949.

Crédits

Fondation Catherine Gide