Gide, André, Lettre, 1950

Type de document
Lettre
Cote
G-04-am
Description

Lettre d’André Gide à Henri Régnier, du 4 novembre 1950, lieu d’envoi non précisé, 1 feuillet dactylographié en double exemplaires, l’un avec signature autographe, l’autre sans.

Détails

Auteur(s)
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Date
Type de texte
Dactylographie
Notes

Dans sa très longue lettre du 31 octobre 1950, l’Allemand Henri Régnier rappelle qu’il s’est entretenu, en compagnie de son frère, Charles, avec Gide à Munich, lors de la visite de ce dernier en 1947. Il se trouve que leur ami, Jürgen Schüdderkopf, « prépare une série d’émissions de TSF consacrées à Kafka ». C’est l’occasion pour le signataire de cette missive d’évoquer la personnalité et l’œuvre de Kafka dans l’Allemagne qui lui est contemporaine, sujet d’une grande vogue, immédiatement après la fin des hostilités. La série d’émissions en préparation devrait être divisée en trois parties, la première étant consacrée à la mise en scène due à l’adaptation d’André Gide, faite par le théâtre de Berlin, la deuxième offrant une lecture « des parties choisies du roman », lues par Gustav Gründgens, la troisième, enfin, devant faire l’objet d’une « discussion passionnée » entre ceux qui considèrent sacrilège de "séculariser" ce dernier chef d’œuvre du vingtième siècle par les moyens du théâtre » et ceux qui estiment « qu’il est possible de dramatiser le roman ». Ainsi, « entre pours [sic] et contres [sic], [il y aura] une discussion furieuse ». S’adressant à Gide, Régnier demande son intervention un peu comme couronnement de la discussion : « faire savoir pourquoi [il s’est décidé] d’écrire la pièce "Le Procès" » et, si une fois l’entreprise menée à son terme, il aurait été amené, « peut-être [à changer] d’opinion ». Gide, dans sa réponse du 4 novembre, trouve la lettre de Régnier « excellente ». Certes, « de nombreux pays se sont émus de la représentation du Procès, mais sans doute est-il naturel que l’Allemagne [s’en] passionne plus particulièrement », mais comme il est « juge et partie », il estime « qu’il est à peine décent [qu’il] manifeste une opinion » ; et il se félicite, cependant, « de l’attention du public intelligent […] grâce à cette exhibition, et fût-ce pour la critiquer âprement sur cet inquiétant chef d’œuvre ».

Crédits

Fondation Catherine Gide