Texcier, Jean, Coupure de presse, 1955

Type de document
Coupure de presse
Cote
V(5)-06-a-17
Description

Article du 7 août 1955, signé Jean Texcier, intitulé « De l’héritage », 1 coupure de presse, 3 colonnes.

Détails

Auteur(s)
Date
Type de texte
Imprimé
Notes

De tous les articles et articulets consacrés à cette affaire, la « chronique » de Jean Texcier est de loin la plus longue et la plus pensée. La sympathie pour telle philosophie politique, qu’on devine ou qui est expressément mentionnée, donne à cette étude sa tonalité particulière. Rappelant les faits, l’auteur écrit que « tout ce que Me Maurice Garçon, au cours d’une brillante plaidoirie, avait su trouver pour défendre sa cliente se réduisait à ceci : il est très difficile de fixer la valeur rentable d’une œuvre littéraire, car elle dépend non seulement de sa valeur intrinsèque, mais aussi de la mode, de la "cote" et de l’intérêt qu’y prennent ceux qui sont acheteurs, ou éditeurs de livres ». Il disserte donc sur l’« héritage » littéraire ou « plutôt,... sur le rendement financier de l’œuvre d’un Paul Bourget, ou d’un Pierre Loti qui, hier était "de vente", et qui lit encore Octave Feuillet ou Georges Ohnet, hier si réputés » ?. En réalité, Texcier ne s’intéresse pas particulièrement à cette affaire en tant que telle, mais elle lui sert de référent pour une méditation plus large sur l’héritage. Sans doute, écrit-il, « la suppression du droit d’héritage — déjà fortement entamé par des droits de succession — serait une mesure diantrement révolutionnaire en ce sens qu’elle fonderait la société sur une base nouvelle ». Il reste que, pour lui, « l’héritage Gide » ouvre la réflexion à un débat autrement plus universel : « Le génie, le talent du créateur, voilà quelque chose de terriblement "personnel", qui ne se déléguant pas ne devrait pas pouvoir se léguer, la société et l’humanité devant après la mort du "créateur" en être seules bénéficiaires. Il existe un héritage "spirituel" qu’aucun code civil ne peut régler et dont aucun fisc ne saurait s’occuper ». Texcier continue ainsi en posant des questions sur l’inaliénable propriété du créateur et les contradictions insoutenables qu’induit la position du législateur pour qui même l’œuvre de l’esprit est ramenée au statut de production sinon commerciale en tout cas mercantile.

Crédits

Fondation Catherine Gide