Automne 2025 : perspectives gidiennes en ligne et en Suisse

« Quel démon m'a poussé en Afrique ? » Gérard Macé & Vincent Debaene parlent d’André Gide

Les Archives littéraires suisses, faisant partie intégrante de la Bibliothèque nationale de Berne, conservent la plus importante collection d’archives de littérature suisse des 20e et 21e siècles, mais elle conserve aussi quelques fonds étrangers, donc celui, depuis cette année, d'André Gide. Pour célébrer l'entrée de ces archives dans leur collection, les ALS organisent une soirée littéraire à la Villa Morillon, le 3 décembre prochain. 

Il y a près de 100 ans, André Gide découvrait l’Afrique, sa beauté, ses cultures, mais aussi l’exploitation coloniale. Cette découverte fut pour lui un tournant: « À présent je sais ; je dois parler. » Avec Gérard Macé et Vincent Debaene, les Archives littéraires suisses reviendront sur ce voyage fondateur et ses échos actuels.
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Cryptoarchives fin de siècle. Interpréter les archives littéraires illisibles-invisibles

Leur travail de mise en valeur des archives passe aussi par des manifestations scientifiques. La prochaine journée aura lieu ce 11 novembre, et sera intégralement en ligne (via la plateforme Zoom). Cette journée d’étude sera consacrée à la question des archives littéraires cryptées, cachées ou invisibles, en s’attachant surtout à des figures du tournant des XIXe et XXe siècles, en Suisse, en France et en Belgique.

Pour la question de l’« illisible » – ou de l’« invisible » – dans les archives littéraires, le tournant du siècle (1890-1930) constitue une période particulièrement riche. Les archives littéraires commencent à s’institutionnaliser durant ces quelques décennies, et prennent une valeur nouvelle en devenant un patrimoine commun et public, à la visibilité accrue.

Mais se posent parallèlement de nouveaux dilemmes aux auteurs et à leurs ayants droit : faut-il rendre publics les textes inédits, cachés ou (auto-)censurés, ou au contraire les expurger ? Et partant, faut-il en conserver les manuscrits et y autoriser l’accès ? Ce point est d’autant plus crucial pour les archives de l’intime (journaux, ego-documents), qui montrent parfois, dans leur production même, des traces d’occultation.

Tout n’est pas destiné à être dévoilé, puisqu’il s’agit aussi de protéger la vie privée des auteurs et de leurs proches, ou de cacher des contenus socialement tabous. Cette journée d’étude en ligne se propose d’aborder ces questions à travers différents exemples d’écrivains « fin de siècle » de langue française.
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