Goncourt Suisse 2016

FCG

L’année passée, nous vous touchions quelques mots de la création d’un Goncourt suisse, attribué par les étudiants de différentes universités helvétiques et soutenu par la Fondation Catherine Gide.

La seconde édition de ce prix a donné la préférence à un livre de Catherine Cusset, L’Autre qu’on adorait, un hommage à Thomas, « un homme d’une vitalité exubérante qui fut l’amant, puis le proche ami de la narratrice, et qui s’est suicidé à trente-neuf ans aux États-Unis ». 

Emma Schneider, étudiante à Fribourg, nous parle de ce choix sur le site de l’Ambassade de France en Suisse :

« Catherine Cusset partage la vie de ce jeune homme brillant, admirateur puis spécialiste de Proust, et du cinéma qui, entre Paris et New York, court après la “parfaite carrière universitaire” sans y parvenir jamais. Ses proches, persuadés de sa valeur, pensent que s’il manque toujours son but, c’est que Thomas “souffre” de procrastination chronique, c’est qu’il ne se donne pas les moyens… Ou plutôt qu’il ne se donnait pas les moyens, puisque le livre s’ouvre sur le suicide de Thomas. [...] Le livre, il est vrai, semble ne pas délivrer un message extrêmement positif ; le suicide de Thomas pourrait être compris comme une fatalité et n’engendrer que de la négativité encore. Cependant, la quête rétrospective de Catherine pourrait nous enjoindre à relever les yeux de ces pages pour retrouver ceux de nos proches avec une attention renouvelée. »

Suivre le parcours de ces livres entre différentes mains est d’autant plus intéressant que les voix de jeunes lecteurs s’élèvent aux côtés de celles de personnalités littéraires et que l’aperçu de la réception de la liste Goncourt dans plusieurs pays résonne comme une aventure et une amitié littéraire.

Toutes les interviews au sujet de ce prix sont à retrouver en suivant ce lien. Le prix Goncourt 2016 a été attribué à Leila Slimani pour Chanson douce, tandis que le choix romain du Goncourt a rejoint la Suisse. Quant aux choix polonais et de l’Orient, c’est Petit pays, de Gaël Faye, qui a été récompensé. Même choix chez les lycéens. Si tout le monde s’accorde sur ce que peuvent apportent de telles lectures, ces prix et « choix » internationaux révèlent ausssi à chacun l’intérêt de tels échanges littéraires, « une très belle opération, qualitativement parlant », selon Pascal Vandenberghe (Payot Libraire).