Liste des publications autour de Gide en 2019

FCG

La réception de Gide dans le monde

Est paru l’album accompagnant le film-voyage sur les lecteurs de Gide dans le monde d’Ambre Philippe : André Gide autour du monde. Un carnet de voyage gidienParis, Orizons, « Grands formats », 2019, 366 p, ill. 

Entre 2013 et 2015, Ambre Philippe est allée à la rencontre des lecteurs de Gide. Un appareil photo et un carnet en poche, elle a consigné ses impressions. Au lieu d’étudier la réception d’un auteur classique sous l’éclairage d’une lampe-banquier, elle a observé, comme on piste une présence animale, les mouvements gidiens, leurs turbulences, leurs lieux de battements et de disparition. Au fil des jours, en surfant sur la toile, toquant aux portes de maisons ou d’universités, elle a découvert un Gide éteint, un Gide vivant, une littérature ondulante, à la fois inébranlable et constamment remise en question. 

Ce livre, pendant du film Après le livre. Une enquête sur André Gide (2016, en libre accès), est le journal d’une enquête aux formes libres sur la façon dont un « grand écrivain français » du 20e siècle nous parle, à travers ses lecteurs, de la littérature aujourd’hui.

La Correspondance Gide-Curtius

Est paru la Correspondance (1920-1950) entre Ernst Robert Curtius et André Gide, édition établie par Peter Schnyder et Juliette Solvès, Paris, Classiques Garnier, 2019.

Au chapitre des correspondances entre grands hommes de lettres, ce volume trouve légitimement sa place. Le célèbre écrivain français nobélisé André Gide (1869-1951) et le romaniste allemand Ernst Robert Curtius (1886-1956), personnalité complexe d’une érudition rare, inaugurent en 1920 un lien épistolaire aux sujets multiples : la littérature et l’écriture bien évidemment, mais aussi les rapports tumultueux entre leurs pays respectifs, à peine sortis de la Première Guerre mondiale, le débat politico-culturel en général, ou encore la traduction. La finesse des analyses critiques de l’un comme de l’autre atteint ici une qualité et une saveur qui nourrissent des échanges riches et passionnants, étalés sur trente années. 

André Gide dans ses lettres

Paola Codazzi publie, dans la revue Épistolaire, no 45, les actes du colloque « André Gide dans ses lettres », Paris, Honoré Champion, 2019, 444 p/.

Près de trente mille lettres échangées et deux mille destinataires répartis dans le monde entier : André Gide est sans doute l’un des plus grands épistoliers du XXe siècle. Ensemble vaste et complexe, tout aussi protéiforme que son auteur, ce corpus demande aujourd’hui à être considéré comme un genre à part entière. Tel a été le point de départ des travaux menés à l’occasion du colloque qui a eu lieu en mars dernier, au sein des bibliothèques littéraires Jacques-Doucet, Sainte-Barbe et Sainte-Geneviève, à Paris, et dont les actes sont recueillis dans le no 45 de la revue Épistolaire.

Quel rapport entre la correspondance et l’écriture autobiographique ? Comment la lettre contribue-t-elle à la création d’un espace de dialogue et de confrontation ? Quels liens unissent vie et fiction, épistolaire et littéraire ? Les articles ici réunis apportent des réponses à ces questions en témoignant de la richesse d’un sujet encore peu exploré.

60 ans d’histoire littéraire à mettre dans sa poche

Pierre Masson édite, dans la collection « Folio », une anthologie des lettres publiées par André Gide au cours de sa vie. L’occasion de parcourir en 600 pages 60 ans d’histoire littéraire.

André Gide a écrit, au cours de sa vie, des milliers de lettres adressées à plus de deux mille correspondants. Peu avant sa mort, il a déclaré : « Je faisais métier de mon amitié. C’est un métier fatigant qui requiert des soins assidus. Je m’y usais. J’écrivais peu à chacun, mais j’écrivais à beaucoup. » Par ses lettres, Gide rassemble autour de lui la diversité de l’humaine condition, dont il s’efforce de tirer le meilleur. De Pierre Louÿs à Camus, en passant par Aragon, Breton, Giono, Léon Blum, Rilke, Colette, Proust ou Cocteau, cette correspondance est le reflet idéal de plus de soixante ans d’histoire littéraire.

André Gide, Correspondance : 1888-1951, éd. de Pierre Masson, Paris, Gallimard, « Folio », 656 p.

L’Univers d’André Gide

Est paru chez Flammarion, avec le soutien de la Fondation Catherine Gide, le beau livre L’Univers d’André Gide, Paris, Flammarion, 2019, 224 p., 150 ill., signé Jean-Claude Perrier, nourri des recherches de Juliette Solvès. 

Lauréat du prix Nobel de littérature en 1947 André Gide (1869-1951) fut, on le sait, le « contemporain capital ». Intellectuel engagé, figure majeure de l’édition française, voyageur infatigable, mais aussi père et ami, Gide tint de nombreux rôles, et son monde — sa constellation — est un vivier de personnes, de lieux, de passions, d’événements, de livres bien sûr. Une vaste sélection de plus de 250 documents, en grande partie inédits, permet d’explorer ou de revisiter de façon thématico-chronologique la vie et l’œuvre de cet immense auteur, si intimement mêlées.

Journaliste et écrivain, Jean-Claude Perrier est un fervent admirateur d’André Gide. Il lui a consacré plusieurs ouvrages, dont l’album André Gide ou la tentation nomade (Flammarion, 2011), et le roman Indian Paludes (Belfond, 2017), remake de la sotie gidienne. De Gide, il a édité deux inédits majeurs : Le Ramier (« Blanche », Gallimard, 2002, Folio, 2004) et La Flûte de l’Infini, traduction des poèmes de Kabîr (Poésie/Gallimard, 2012).

Avec André Gide en DVD

Un an avant la disparition d’André Gide, Marc Allégret prend sa caméra pour filmer son ami et livrer un portrait intime du maître. Nous y découvrons l’homme derrière la figure célèbre qui, entouré de ses amis fidèles et de sa famille, évoque ses choix et son œuvre... suite 

Les Films du Panthéon, en collaboration avec Les Films du Jeudi et le soutien du CNC, ont restauré et numérisé le film de Marc Allégret « Avec André Gide ».

Il est désormais disponible en DVD ou à la location. Le DVD est accompagné d’un livret illustré de 30 pages, avec des textes de Marc Allégret, André Gide, Jean-Pierre Prévost, Pierre Masson et Bernard J. Houssiau.

Rêver l’Europe, avec Gide

Philippe Demenet a réuni des textes sur l’Europe, parmi lesquels Gide, qui a « rêvé l’Europe » : « Aucun pays d’Europe ne peut prétendre à un progrès en s’isolant. »

Ils ont rêvé l’Europe, préface de Christiane Taubirat, Bayard, 2019.

Comment faire rêver d’Europe ? Alors qu’une Europe forte, ouverte, fraternelle est nécessaire aujourd’hui pour la France et pour le monde, de grandes inquiétudes pèsent sur son avenir et son organisation politique. Comment susciter l’intérêt pour l’Europe ? Comment faire percevoir que ce désir d’entente et de coopération entre les pays est ancien, puissant et plus nécessaire que jamais ? En recourant aux grands écrivains, c’est l’objet de ce livre. Qu’ils viennent des siècles passés (le XVIIIe siècle des Lumières, le XIXe siècle romantique ou le XXe siècle meurtri par les Guerres mondiales) ces auteurs de renom nous ont transmis les textes les plus beaux, à la hauteur de ce rêve. Cet ouvrage original regroupe les textes de ces écrivains qui se sont enthousiasmés pour l’Europe et en ont défendu l’idée. On y découvre des pépites, des surprises. Chaque texte est précédé d’une courte introduction qui en situe le contexte. Au sommaire, notamment : Rousseau, Goethe, Montesquieu, Kant, Hugo, Bernanos, Zweig, Lévinas, Mauriac...

Gide et le mythe grec

Est paru : Patrick Pollard, Gide et le mythe grec, suivi de fragments du Traité des Dioscures et autres textes inédits, Paris, Classiques Garnier, « Bibliothèque gidienne », 2019.

André Gide refait la fable grecque pour le monde moderne. Sous l’influence d’Arthur Schopenhauer, de Pierre Louÿs et d’Oscar Wilde, il montre l’impossibilité de l’amour réciproque. Orphée, qui cherche en vain son Eurydice, sera ensuite remplacé par l’aventurier Thésée qui abandonne Ariane. Après Friedrich Nietzsche, et à l’époque de la découverte de Freud, Œdipe, face au prêtre Tirésias, nous montre le chemin qui mène au triomphe de l’individu, conscient de soi. Gide se demande s’il doit ajouter à son propos sur la mythologie la question de la foi. Il y renonce. Le sujet est pourtant capital, car le monde grec, qui représente l’équilibre de l’être et la valeur du désir, est très riche en nobles héros et en victimes du dieu.

Le Paris de Gide 

Est paru aux Éditions Alexandrines un petit livre très agréable, à mettre dans sa poche : le Paris de Gide (Paris, Alexandrines, 2019, 134 p.) raconté par Frank Lestringant, pour la collection « Le Paris des écrivains ». Petit objet fourmillant d’observations sur « l’arpenteur des boulevards », on voit s’articuler à chaque angle de rue les querelles, les amours, les créations de l’écrivain, un tracé cartographique qui vient s’appuyer sur les correspondances, le journal, les pièces et romans. Ce petit livre enthousiasmant propose donc de partir, le temps d’une lecture ou d’un verre, ou des deux, à la rencontre de Gide dans le Paris d’aujourd’hui avec, en tête, celui d’hier...

Le BAAG du printemps

« ... non point comprendre le monde, mais le changer » (Gide à Schlumberger, cf. p. 42 du BAAG).

Avec le printemps arrive le Bulletin des Amis d’André Gide nos 201/202 et ses textes inédits. Dans cette édition du BAAG, on trouvera la correspondance (inédite) entre Gide et Charles Chanvin, un texte d’Alain Moreews, « Gide et le Borinage », la transcription, par Bernard Martineau, de l’émission radiophonique Les Greniers de la mémoire : « Une heure en compagnie d’André Gide, le plus musicien des écrivains français » (France musique, 2015), les échanges entre Gide et M. Faguet, ainsi que plusieurs études : de Maryam Alikhani (sur Gide et l’impressionisme), Nikol Dziub (sur la réception de Gide en Ukraine et Russie), Patrick Pollard (sur André Walter lecteur de Lucrèce), sans oublier des comptes rendus de lecture (par Paola Codazzi, de l’ouvrage d’Évelyne Méron André Gide aujourd’hui plus que jamais, par Pierre Masson, du volume de Pierre Lachasse André Gide, une question de décence et des Lettres à Mme Bulteau, par David Walker, de Miss Stock’s School de Dorothy Bussy). 

Cette publication contient également des illustrations rares : des croquis de « Gide à Cuverville » par Maurice Denis, le manuscrit du contrat pour l’édition des Cahiers d’André Walter, et encore le certificat du baccalauréat de Gide...