Premier Prix Gide du Contemporain capital

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Salle Gaston Toussaint
Préparatifs dans la Salle Gaston Toussaint du musée Bourdelle, le 4 septembre 2025. ©AP

 

Le Musée Bourdelle a accueilli, le 4 septembre dernier, la première remise du Prix Gide du contemporain capital. Ce Prix, remis chaque année à un auteur remarqué pour le caractère à la fois fondamental et atypique de son œuvre, a distingué en 2025 l’écrivaine mauricienne Ananda Devi. Un site dédié permet de découvrir son travail, au côté de celui des trois autres finalistes : Eric Chevillard, Baptiste Morizot et Yoko Tawada.

Porté par la Fondation Catherine Gide et l’écrivain Michaël Ferrier, le jury du Prix Gide du contemporain capital, polyglotte et international, est gardé secret. Les discours d’ouverture et de clôture, respectivement prononcés par Ambre Philippe, la directrice de la Fondation, et par Ananda Devi, sont en ligne.

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jardins du musée
Quelques invités dans les jardins avant la cérémonie, le 4 septembre 2025. ©M.Frisson

 

Dès 18h30, les invités ont pu se faufiler dans les salles et jardins du Musée Bourdelle, fermé au public. La cérémonie de remise s’est tenue dans l’immense Hall des plâtres, construit en en 1961 par l’architecte Henri Gautruche, récemment rénové. Ce Hall, prévu pour accueillir les sculptures les plus impressionnantes de Bourdelle, était tout indiqué pour la réception d’un prix de littérature : aux côtés de bas-reliefs représentant la danse, la musique et la tragédie et d'un monument au grand poète polonais Adam Mickiewicz, quatre des allégories les plus connues du sculpteur : La ForceLa VictoireL’Éloquence et La Liberté.

Les liens entre Gide (1869-1951) et Bourdelle (1861-1929) sont plus solides qu’on pourrait d’abord le penser — et demandent à être explorés. « Contemporains capitaux » de leur temps, l’un dans le domaine de la sculpture, l’autre dans le domaine de la littérature, tous deux « inquiéteurs », l’un par la matière, l’autre par les mots, ils ont fréquenté les mêmes personnalités et les mêmes lieux. Dans la bibliothèque de Bourdelle, du Gide, bien sûr. Dans les archives du sculpteur et de l’écrivain, quelques lettres échangées… Et dans les jardins du musée actuel, entre deux bosquets, un buste d’André Rouveyre, le dessinateur et critique qui surnomma Gide « le contemporain capital », lui donnant ainsi son surnom le plus durable.

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Lettre de Bourdelle à Gide
Lettre d'Antoine Bourdelle à André Gide, adressé à son "cher poète", datée du 25 mai 1913. ©ALS / don FCG.

 

Le « Prix Gide du Contemporain capital » est donc un flambeau. C’est ainsi qu’Ambre Philippe a pu remettre à la lauréate, Ananda Devi, un petit livre sorti des archives de la Fondation pour l’occasion : un rare exemplaire numéroté des Lettres de Gide à un sculpteur, publié en 1952 par Marcel Sautier et présentant plus exactement des lettres à une sculptrice : Simone Marye.

Parce que toute la littérature doit se faire également l’écho d’un relais, et non seulement de la récompense d’une solitude, la cérémonie s’est organisée autour de plusieurs lectures : Michaël Ferrier, Laura Malvarosa, Nassuf Djailani, Annie Ferret, se sont succédés au micro pour lire des extraits du Sari Vert, de Je est un autre, pour une identité-monde, Sylvia P., La nuit s’ajoute à la nuit ou encore Les hommes qui me parlent… Au violon, Katia Viel a interprété des œuvres de Bach et Ysaÿe.

Le Centaure mourant de Bourdelle, impressionnante sculpture placée dans l’abside du Hall des plâtres, a veillé sur cette première remise du Prix Gide du Contemporain capital.

 

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Discours d'Ananda Devi
Discours d'Ananda Devi dans le Hall des plâtres, le 4 septembre 2025. ©BM
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Annie Ferret
Lecture d'Annie Ferret ("naissance d'une poétesse"). Au violon, Katia Viel. ©AP
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Nassuf Djailani
Lecture d'Ananda Devi par Nassuf Djailani ("le goût de la langue française"). ©AP
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public
Public. Au premier rang, Vincenzo Mazza et Peter Schnyder (président de la FCG). ©MF