Retour sur les célébrations gidiennes en Italie en 2019

Paola Fossa

Gide dans les journaux italiens

De nombreux articles et entrefilets parus dans des journaux italiens fournissent au public de la péninsule des renseignements sur les événements prévus pour l’année gidienne en France. Les célébrations françaises sont notamment résumées dans un article paru dans Il Messaggero et dans un entrefilet de La Repubblica. Il Corriere della Sera consacre un long article à l’exposition « André Gide l’Inattendu », présenté à la Galerie Gallimard du 7 juin au 20 juillet 2019, où « un choix insolite d’objets rend hommage à l’un des inspirateurs de notre modernité ». 

Il Messaggero

Repubblica

Corriere della Sera

Corriere della Sera (photos)

 

À Naples

L’Institut français de Naples, fondé en 1919 par Julien Luchaire, a célébré ses 100 ans de vie ; en ce même lieu, 69 ans auparavant, le 24 juin 1950, Gide prononça sa dernière conférence, « À Naples. Reconnaissance à l’Italie ». Le texte de la conférence, récemment paru dans une nouvelle édition italienne établie et commentée par Carmen Saggiomo pour AdHoc Edizioni, a été présenté le 20 juin, lors d’une riche rencontre, pendant laquelle l’artiste Carla Cataldo a également présenté une œuvre dédiée à l’écrivain et intitulée « Riconoscenza ad André Gide » (un compte-rendu de la journée est disponible sur le site du Centre d’études gidiennes). Quelques jours après, le 25 juin, « Reconnaissance à l’Italie » — un « discours emblématique » du rapport de Gide avec l’Italie, selon les mots du Consul général de France à Naples — a été également mis à l’honneur lors d’une grande réception. Dans le jardin du Palais Grenoble, les mots de Gide ont été portés sur scène par la réalisatrice Ariane Mnouchkine, qui a lu le texte français, et par l’acteur Renato Carpentieri, qui a lu la traduction italienne.

Les articles publiés à cette occasion soulignent l’actualité du texte de Gide, qui non seulement témoigne de l’amour de l’auteur pour l’Italie, mais qui contient également des références à l’Europe d’hier et d’aujourd’hui. 

Il Mattino

> La Repubblica

Il Denaro

L’Isola

Institut français

Il Denaro

Non loin de Naples, la Villa Episcopio, ancien siège de l’Hotel Palumbo, où Gide séjourna à plusieurs reprises, et où se passe, dans L’Immoraliste, le baptême païen de Michel, va être restauré. Le bâtiment, récemment acquis par la Commune de Ravello, fait maintenant l’objet d’un projet de rénovation : il est destiné à devenir un espace public consacré à l’art et à la culture. 

> La Repubblica

Au-delà des célébrations : créations et relectures

Le jeune metteur en scène Giovanni Ortoleva (mention spéciale à la Biennale de Venise 2018) a présenté, le 27 juillet dernier à Venise, dans le cadre du 47e Festival international de théâtre, une pièce librement inspirée de Saül de Gide et de l’Ancient Testament. Comme Giovanni Ortoleva l’affirme dans ses notes de régie, il a choisi Saül parce qu’il est « le premier mythe de la tradition occidentale qui parle de la faillite individuelle ; et la faillite est aujourd’hui l’horizon le plus sombre pour une planète qui n’a pas su prendre soin de soi, pour un système social basé sur une économie impossible à contrôler ». Le texte de Giovanni Ortoleva interprète de façon très libre l’histoire de Saül, en l’actualisant et en y insérant des personnages liés à l’actualité ; cependant, « le Saül de Gide a été une référence cardinale de notre travail », affirme le metteur en scène. Le spectacle, produit par le Théâtre de la Tosse de Gênes, par « Teatri i » et par « Arca Produzioni », en collaboration avec AMAT (Association des activités théâtrales de la région des Marques), a été porté sur la scène du Theatre Vascello de Rome du 24 au 27 octobre 2019 et sera intégré dans la saison 2019-2020 de tous les théâtres participant à la production. 

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Récemment, Gide a également fait l’objet d’une performance au Musée National du Cinéma de Turin, dans le cadre de l’exposition « SoundFrames » et du cycle « CreativAfrica ». Le film Voyage au Congo de Marc Allégret, restauré par la Cinémathèque Royale de Belgique, a été projeté le 23 juin 2018 avec une colonne sonore conçue par le compositeur et artiste Riccardo Mazza (Project-TO), qui a exécuté sa création sur place pour l’occasion. 

> Museo Cinema

> Comune Torino

> Vidéo sur la page Facebook du Musée

> Revue de presse Mente locale

> Rdp La Stampa

Pour finir, nous signalons un article signé par l’écrivain Roberto Saviano et paru dans le supplément hebdomadaire Il Venerdì du quotidien La Repubblica. L’auteur part de la lecture des Faits divers et propose une réflexion sur l’importance de ces faits mineurs pour la réflexion « sur la nature des lois et sur leur application, sur l’aveuglement qui parfois nous opposons au bon sens ». L’auteur, qui doit sa célébrité à ses prises de position contre la Camorra et à son livre Gomorra, remarque comment la lecture des faits divers invite à la remise en discussion de ses propres valeurs, tout comme les écrits gidiens : « Ces lignes m’ont fait comprendre non pas la raison pour laquelle j’écris, mais la raison pour laquelle je lis : trouver quelqu’un qui bouleverse mes préjugés. Gide le fait à chaque fois. »