“André Gide & curiosity”
Sur Victoria Reid, André Gide and Curiosity, Rodopi, 2010, 316 p.
Pour cet ouvrage, tiré de sa thèse de doctorat réalisée sous la direction de Naomi Segal, Victoria Reid a pris le parti de suivre les traces d’un Gide dont la curiosité n’a de cesse de transparaître dans son œuvre de fiction et autobiographique.
Comme elle le précise dans son introduction, citant Gide lui-même, « la curiosité est un des ressorts de notre activité qui me paraît avoir été le plus méconnu et le moins étudié ». Forte de ce regret gidien, l’auteur nous ouvre donc les portes de ce mot riche et complexe.
Ainsi, cette curiosité qui faisait partie de la nature de l’homme civil et de l’homme de lettres apparaît comme l’un des moteurs essentiels de sa vie et de son œuvre. Cependant, comme le rappelle Victoria Reid, tous les projets ayant trait à la curiosité n’aboutiront pas toujours, c’est ainsi que « Le Curieux mal avisé, une pièce à laquelle Gide avait pensé, ne sera finalement jamais écrite. »
Tout au long des trois parties que compte ce livre (La curiosité sexuelle, La curiosité scientifique, La curiosité d’écrivain), l’auteur démontre avec conviction l’ampleur du phénomène « curiosité », et son impact tant dans le monde littéraire gidien que dans son univers intime.
A travers de nombreux exemples extraits de la biographie gidienne, dont notamment l’abondante correspondance, nous comprenons que la curiosité était pour Gide une nécessité de tous les instants, voire un véritable mode de vie.